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Incendies à Marseille : une nature à fuir ?

La nature se glisse partout, depuis les pavés des rues, entre les voies jusqu’au long des rambardes. Pour reprendre au sens propre l’une des expressions fétiches de ce grand monsieur, Roland Warion (1), « la nature a horreur du vide ». Sur ces clichés, la nature occupe le vide béant laissé par les jeux de pouvoirs entre entreprises de concession d’autoroutes, État délaissant les nationales, Conseil départemental récupérant avec les routes un bébé mal débarbouillé, communes à la traine en matière de nettoiement. Et elle l’occupe avec ampleur car les arrêtés préfectoraux de débroussaillement de 2014 et 2015 (2) ne sont manifestement pas respectés dans ces espaces qu’aucune autorité ne se précipite pour entretenir. Si par jour de fort Mistral, la plupart des massifs sont interdits au public, un jour pourrait logiquement venir où les entrées et sorties de ville le seront également. En toute logique, elles devraient déjà l’être tant les courageux qui arpentent la garrigue par plus de 30° à l’ombre se font rare depuis la fin des troupeaux et des bergers dans les collines en comparaison des milliers d’automobilistes qui se pressent sur ces bitumes gagnés par une nature mal entretenue.