La France quitterait le Conseil de sécurité des Nations Unies pour adopter un statut de neutralité.
Une fiction sans prétention pour se projeter dans l’avenir et laisser imaginer une vision politique qui tienne compte du contexte avant de réfléchir aux moyens. Le monde a changé, la troisième mondialisation, selon les termes de Laurent Carroué, est celle de la montée des Suds.
Souvenons-nous que l’Histoire fait de la guerre des étoiles la bataille décisive qui fit plier une Union soviétique ruinée. Gardons également en mémoire ce proverbe chinois « Si vous devez jouer, décidez de trois choses au début de la partie : les règles du jeu, les enjeux et l’heure de quitter la table ».
Aujourd’hui le regret de la puissance passée et la perte du « rang » français sont des poisons. Quelle tristesse de voir la France raillée (1). Au-delà des effets que génèrent sur le moral de la population les images de la presse, l’Histoire est en marche. Pour ne citer que deux exemples récents :
La France dispose de la seconde ZEE du monde grâce à ses possessions. Le 17 mai 2013, l’Assemblée générale des Nations Unies a inscrit Tahiti à la liste des territoires à décoloniser (2). L’influence sur les anciennes colonies qui siègent à l’ONU s’est érodée.
La France s’engage militairement au Mali. Fin mai 2013, l’ONU annonce que la Chine propose d’y envoyer 500 casques bleus. Utiliser les moyens d’une grande puissance sans pouvoir assumer le service après-vente, est-ce bien raisonnable ?
Dans cette fiction, la France ne serait pas un « nain », « ne se résignerait pas », elle adopterait simplement les règles du jeu qui conviennent à ses atouts et non à ceux des États-Unis ou de ses gouvernants.
Neutre, la Suisse n’est pas un nain militaire. Au rythme actuel, la France le deviendra. Neutre, la France pourrait se faire le champion d’un mouvement non-aligné. Elle abrite l’UNESCO et ITER, qu’elle en fasse une force. Elle revendique l’exception culturelle, que cela serve vraiment les citoyens.
Sophie Clairet
Image du haut : Plate-forme d’ITER à Cadarache. Le site d’un projet scientifique mondial. Cliché ITER.
Notes
(1) Pas de revue de presse sur ce sujet, mais quelques notes prises en juillet 2012 après avoir vu le dessin animé de DreamWorks Madagascar, bons baisers d’Europe :
« C’est un vrai festival, le tigre russe antipathique qui apparait chaque fois avec les chœurs de l’armée rouge, incapable de sortir des héritages du passés, la loutre italienne qui négocie avec le lion US et le tigre russe, la belle « léopard » (je ne sais pas si c’était un léopard) italienne qui les convainc de s’entendre et passe du Russe à l’Américain. Le cirque s’arrête à Rome poussiéreuse dans ses ruines où il rate tout, dans les Alpes suisses où tout repart, puis à Londres (il est écrit Europower sur la tente du chapiteau) où il « casse la baraque » et se fait repérer par un producteur US, avant de partir à NY. Au début, le tigre russe has been est le chef. Le numéro est nul, fait fuir tous les spectateurs à un point tel que le cirque s’enfuit en laissant l’argent de la recette (les singes africains envoient les billets en l’air). Numéro raté, musique d’avant le Déluge. A la fin, le lion américain est le chef reconnu par tous. La France, « ici on ne travaille que 15 jours par an » (dans la bouche des pingouins commandos US qui expliquent pourquoi à peine posés au sol, les singes africains s’enfuient dans la nature malgré le contrat signé qui leur demande de travailler). Tout ce que veut la méchante, la capitaine française Chantal Dubois, qui se transforme en araignée pour pister les gentils, c’est accrocher la tête du lion à son mur. « Elle est chtarbée », « la psychopathe nous rattrape ». Elle essaie de se mettre la police italienne dans sa poche en chantant du Piaf là ou le lion US remet tout en ordre avec un spectacle 3 D bluffant et de la musique carrément « fun ». Elle pleure des larmes noires de son maquillage qui coule, finit dans une caisse avec les policiers qui ont eu la bêtise de la suivre, expédiée depuis NY direction Madagascar pendant que le cirque européen/US/russe part à l’aventure sur une formule renouvelée où grâce au lion US, le tigre russe a retrouvé l’envie de vivre. Chantal Dubois n’est pas au niveau de l’attirail des pingouins US avec leurs armes supers sophistiquées, elle n’a que la seringue hypodermique et sa méchanceté. »
(2) Source Nations Unies
6 réponses sur « La France dans le monde. Fiction »
La position chinoise m’avait semblée pleine d’humour teinté de mépris, 500 gars en Chine c’est rien, même pas mille …
Les données (statistiques et cartes) http://www.un.org/en/peacekeeping/resources/statistics/contributors.shtml montrent que l’Inde et le Pakistan sont les premiers pourvoyeurs de casques bleus, pas la Chine.
Et 500 par rapport à leur stock total de 1 645 (mai 2013, en incluant tout type de personnel), c’est assez « important » quand même.
Autant pour moi madame …
Je ne réponds pas sur le sujet de l’humour chinois. On peut noter que le Français Hervé Ladsous est l’actuel Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix et que Gérard Araud, ambassadeur de France aux Nations Unies, avait lui même demandé début février que les casques bleus prennent le relais.
Mais j’en arrête là sur la Chine, c’est à la France d’avancer, pas aux autres de reculer.
Oui mais les Suisses ont une démocratie. Peut-être faudrait-il commencer par là ?
Les modalités de la fiction sont à écrire.