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Réussir son activité sans vitrifier la planète : L’intelligence économique du futur

Henri Dou, Philippe Clerc et Alain Juillet publient L’Intelligence économique du futur[1] en deux tomes, le premier dédié à Une nouvelle approche stratégique et opérationnelle, le second Une nouvelle approche de la fonction information. Les trois regards sont complémentaires, Henri Dou apportant son expertise à l’interface du monde universitaire – création du CRRM (Centre de Recherches Rétrospectives de Marseille) et du premier DEA de veille technologique -, Philippe Clerc celle de l’infatigable arpenteur depuis le monde francophone jusqu’aux Chambres de commerce, Alain Juillet l’approche sensible des dessous des cartes. Et encore ces quelques mots ne sauraient réduire plus de 100 ans d’expérience d’intelligence économique cumulés. Trois regards, deux tomes, et au final un objet du futur… Explications

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Art & Drive, les nouveaux usages détournent les « malls »

Les nouveaux malls ressemblent aux autres, mais pas seulement. Flâner à Muse qui a ouvert à Metz fin novembre peut réserver quelques surprises pour qui s’attendait à ne trouver qu’un alignement d’enseignes identiques à celles qui s’alignent ailleurs. Elles sont bien là, mais quelque chose a changé, elles ne sont plus au cœur du sujet, non plus que l’art qui s’affiche tant.

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Pourquoi l’Europe risque de se perdre sur les nouvelles routes de la soie ?

Capture d’écran du résultat de la recherche « eurasisme » dans Google images le 18 janvier. Voilà quelques codes visuels qui accompagnent les mots clés d’un stratège russe influent.

Entretien avec Jean-Richard Delfassy, expert indépendant sur les Routes de la Soie.

Ce retour des empires terriens, en apparence positif parce que « commercial », détient sans doute des germes néo-totalitaires et conspirationnistes qu’il faut analyser en profondeur, au même titre que l’atlantisme en détient ou a pu en détenir aussi…

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Des rails sur la prairie d’Europe

Tandis que le chemin de fer avance grâce à la Pacific Railroad Act, le territoire des États-Unis est exploité d’Est en Ouest. Ces grands chantiers ont joué un rôle prééminent dans la maîtrise économique et politique de l’expansion américaine, mais aussi dans la disparition des Indiens d’Amérique. Illustration : Morris et Goscinny, LuckyLuke. Des rails sur la prairie, 1957.

Mais dans ce western qui se joue aujourd’hui en Europe, qui tiendra le pistolet chargé, qui regardera passer les trains, qui jouera aux Indiens, et qui creusera ?

Le 11 décembre 2016, la Suisse met en service le tunnel du bas Saint-Gothard, le plus long tunnel du monde. 57,1 km à 2 000 mètres sous les Alpes suivant un axe nord-sud, 20 ans de travaux pour coût total de 11,1 milliards d’euros – dépenses « surveillées par les électeurs helvétiques » depuis la votation de 1992 qui a entériné le projet.
Le 1er janvier 2017, China Railway Corporation annonce une nouvelle concrétisation de l’axe de communication est-ouest One Belt, One Road (OBOR) avec le départ du premier train de Yiwu pour Londres – arrivée prévue 18 jours plus tard, soit le lendemain du discours de  Xi-Jinping à Davos prônant le libre-échange.. 12 000 km à travers le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la Belgique et la France pour ce train chinois.
Ces deux projets ont en partage de permettre la traversée de l’Europe de part en part et de port en port, l’un nord-sud et l’autre est-ouest, sans être à l’initiative de l’Union européenne ni de l’un de ses membres. Ils ont tous deux été planifiés sur des décennies dans la perspective d’accorder à leurs commanditaires des avantages compétitifs dans les échanges économiques.
Les médias se font plutôt discrets sur le tunnel du bas Saint-Gothard qui démontre le savoir-faire de la démocratique Suisse, tandis qu’OBOR suscite de nombreux sujets sur les appétits de la dictature chinoise.
Vus d’Europe, hors considération de type alliance militaire, les deux constituent pourtant les deux faces d’une même médaille dans un vaste mouvement de recontinentalisation. Mais dans ce western d’Europe, qui tiendra le pistolet chargé, qui regardera passer les trains, qui jouera aux Indiens, et qui creusera ?

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Litiges commerciaux, quelques enjeux

Zone couverte par la zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte de Wikipedia.

En 2013, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a enregistré 20 demandes de règlements de différends contre 28 en 2012, soit un recul de plus de 28%. Les plus optimistes pourront rêver à un monde débarrassé des guerres commerciales, les plus pessimistes estimer que de moins en moins de pays ont les moyens de s’offrir un règlement devant l’OMC. Dans le détail, il s’avère que le recul provient essentiellement du changement d’attitude des États-Unis, de la Chine et de l’Argentine – les deux premiers ayant fréquemment occupé les premières places du classement des parties aux litiges entre 2007 et 2012. Entre 2012 et 2013, à rebours des États-Unis et de la Chine, l’Union européenne sort du bois pour être partie dans huit litiges, un record pour l’Europe – il faut remonter à 2008 pour trouver plus fort avec 9 litiges pour les États-Unis. (Carte ci-contre : Zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte sur Wikipedia.)

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L’Europe en crise à Panama ?

Dans six mois, nous fêterons les cent ans du canal de Panama, ce chantier initié par le Français Ferdinand de Lesseps qui le conduisit à sa ruine – les États-Unis reprirent et achevèrent l’ouvrage. Aujourd’hui, il semblerait que la crise européenne – ou pour le moins celle de ses grands groupes – s’invite à Panama. Hier, l’un des cinq vice-Présidents de la Commission européenne (le Commissaire européen aux Industries et à l’Entrepreneuriat) a accepté de jouer les médiateurs avec les autorités panaméennes.

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République centrafricaine, curiosités géoéconomiques en cartes

Carte des gîtes miniers de RCA publiée par IPIS en 2012
Les gîtes minéraux de RCA, carte du rapport sur les richesses minières (février 2013). Depuis le 23 mai, la RCA est suspendue du processus de Kimberley et « ne peut pas » exporter ses diamants – une interdiction renouvelée fin novembre 2013.

Qui sont les principaux clients et fournisseurs de la République centrafricaine ? Suffit-il de consulter les statistiques officielles pour en obtenir un aperçu ? La question est plus complexe et riche qu’il n’y paraît : illustration en cartes.

Où les principaux ports européens apparaissent comme des clients et des fournisseurs – Anvers (Belgique) étant par ailleurs la première bourse mondiale du diamant.

Centrafrique-CIA

Où les pays de transit vers les grands ports africains (soit Cameroun et RDC) apparaissent également comme partenaires importateurs.

Centrafrique-OMC-2

Dans le tableau relatif aux destinations et origines principales des marchandises, l’OMC privilégierait plutôt le Japon à la Chine et le Cameroun à la RDC.

Toutes ces données sont justes et fausses pour dresser le panorama des principaux partenaires commerciaux. Tout dépend de ce que l’on veut montrer. Une fois le but choisi (« la Chine chasse tout le monde en Afrique » ou « les échanges régionaux inter-africains se portent bien »), il reste à piocher dans les piles de chiffres. Les données de l’OMC me semblent à titre tout à fait personnel davantage cohérentes entre elles (soit on prend tous les pays de transit soit on les écarte tous).

Sophie Clairet

Cliché du haut : Cliché d’Amnesty international montrant de jeunes garçons dans des mines de diamants.

Pour aller plus loin

Ken Matthysen & Iain Clarkson, Gold and diamonds in the Central African Republic. The country’s mining sector, and related social, economic and environmental issues, IPIS, février 2013, 36 p.
– OMC, Commerce total de marchandises, octobre 2013.
– OMC, République centrafricaine, septembre 2013.
– Roger Brunet, Le Diamant: un monde en révolution, Paris, Belin, 2003, 416 p. (l’ouvrage est certes ancien mais les clés de lecture restent intéressantes). Du même auteur et sur les circuits du diamant, voir Aspects de la mondialisation, la révolution du diamant in Mappemonde.

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Les finances de l’ONU sous tension

Le 17 octobre 2013, la Cinquième commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a appelé les retardataires à épurer leur dette. Il manque 945 millions de dollars pour la période 2012-2013 sur un budget total de 5,15 milliards. Les liquidités disponibles, 464 millions de dollars au 1er octobre, ne permettent pas de couvrir les 620 millions de dollars de décaissements à effectuer d’ici fin décembre.
Le budget séparé des Opérations de Maintien de la Paix (OMP), 7,2 milliards de dollars pour 2013-2014, est dans le rouge : au 31 août, il manquait 4,77 milliards de dollars en courant et en arriérés. En octobre 2013, le gouffre approche du triple de ce qu’il était en décembre 2012 (3,4 milliards contre 1,2). D’importants pourvoyeurs de Casques bleus comme le Pakistan ou la Malaisie s’inquiètent de ne pas être remboursés.

Top 10 des contributeurs au budget des opérations de paix (2013-2015)

Budget

Les mauvais payeurs

Mauvais payeurs

Parmi les mauvais payeurs, certains sont frappés de sanctions par les États-Unis et ne peuvent s’acquitter de leur quote-part faute de pouvoir disposer de compte bancaire sur le sol américain (voir à ce propos l’intervention du représentant syrien le 17 octobre).
Pour conclure sur la séance du 17 octobre 2013, notons que la représentante européenne a souligné que l’Europe arrivait en tête des contributeurs au budget ordinaire (en assumant 35 % du total des contributions).

Sophie Clairet

Image du haut : Thème retenu pour la Journée internationale des Casques bleus en 2012 : « Les opérations de maintien de la paix en tant que partenariat mondial ». Infographie mise à jour en février 2013. © ONU

Pour aller plus loin

— ONU, pages dédiées à la Cinquième commission :
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2013/AGAB4076.doc.htm
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2013/AGAB4074.doc.htm
— ONU, pages dédiées au financement des Opérations de maintien de la paix :
http://www.un.org/fr/peacekeeping/operations/financing.shtml

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Acquisitions de terres. Une illustration des enjeux géopolitiques des données

Représentation Acquisitions de terres représentées par des liens entre pays d'origine et pays de destination. Capture d'écran du site Land Matrix le 14 juin 2013.

« The data should not be taken as a reliable representation of reality ».

Land Matrix évalue à 32,6 millions d’hectares la superficie des accords conclus depuis 2000 – soit moins de la moitié des estimations précédentes. Par la vérification des sources et leur travail de terrain, les chercheurs ont distingué les projets annoncés de ceux réellement signés, et les superficies effectivement mises en production. (Image ci-contre : Acquisitions de terres représentées par des liens entre pays d’origine et pays de destination. Capture d’écran du site Land Matrix le 14 juin 2013.)