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Litiges commerciaux, quelques enjeux

Zone couverte par la zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte de Wikipedia.

En 2013, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a enregistré 20 demandes de règlements de différends contre 28 en 2012, soit un recul de plus de 28%. Les plus optimistes pourront rêver à un monde débarrassé des guerres commerciales, les plus pessimistes estimer que de moins en moins de pays ont les moyens de s’offrir un règlement devant l’OMC. Dans le détail, il s’avère que le recul provient essentiellement du changement d’attitude des États-Unis, de la Chine et de l’Argentine – les deux premiers ayant fréquemment occupé les premières places du classement des parties aux litiges entre 2007 et 2012. Entre 2012 et 2013, à rebours des États-Unis et de la Chine, l’Union européenne sort du bois pour être partie dans huit litiges, un record pour l’Europe – il faut remonter à 2008 pour trouver plus fort avec 9 litiges pour les États-Unis. (Carte ci-contre : Zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte sur Wikipedia.)

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Instantané du commerce mondial : clients, fournisseurs & litiges

Le 19 novembre 2012, l’Organisation mondiale du commerce a lancé un nouvel outil interactif sur le commerce mondial et l’accès aux marchés. Il permet de visualiser simplement les différents acteurs du commerce mondial officiel (échanges déclarés).

La page d’accueil affiche cette carte, suivie du classement décroissant des membres de l’OMC selon le montant de leurs exportations.

Avec plus de 6 000 milliards d’USD de marchandises exportées en 2011, l’Union européenne est l’acteur majeur sur cette carte, largement devant la Chine (1 898 milliards d’USD) et les États-Unis (1 480 milliards d’USD).

Sur le plan des litiges portés devant l’OMC, le trio de tête s’organise différemment et l’Argentine fait une entrée remarquée, attaquée pour ses mesures affectant l’importation de marchandises et attaquant les États-Unis pour la même raison.

La position de l’Union européenne est à l’image de son soft-power : le premier acteur des exportations mondiales (en valeur) est en relatif retrait du théâtre des conflits. L’UE est attaquée pour ses mesures de soutien aux énergies renouvelables (par la Chine) et aux bio-carburants (par l’Argentine), et par l’Indonésie pour ses mesures de protections contre certains alcools gras. Elle attaque à nouveau la Chine pour ses restrictions aux exportations de terres rares (de concert avec les États-Unis et le Japon). L’affrontement USA/Chine dépasse le sujet largement médiatisé des terres rares pour concerner également le secteur automobile (USA vs Chine) et les mesures anti-dumping (Chine vs USA). Parmi les acteurs plus secondaires : la réglementation australienne sur le tabac a suscité les attaques de ses fournisseurs ; l’Inde attaque la Turquie pour ses mesures de protections au textile (fil de coton) et doit se défendre contre les USA qui l’accusent de limiter ses importations agricoles.

Intérêt pour geosophie.eu

Fournir une représentation de facteurs de puissance largement sous-médiatisés actuellement. Proposer une cartographie des acteurs sur la base d’un diagramme (nuage de points) afin que la répartition spatiale soit fondée sur une logique.

Pour aller plus loin

– OMC : les pages dédiées à l’outil interactif et aux litiges sont disponibles à partir de : http://www.wto.org/
« Interactive » : chacun sa courbe

Sophie Clairet

Image du haut : Vue d’architecte du nouveau bâtiment de l’OMC (Genève), une construction respectueuse de l’environnement inaugurée fin 2012. Galerie de clichés disponible sur le site de l’OMC. (© Wittfoht)