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Art & Drive, les nouveaux usages détournent les « malls »

Les nouveaux malls ressemblent aux autres, mais pas seulement. Flâner à Muse qui a ouvert à Metz fin novembre peut réserver quelques surprises pour qui s’attendait à ne trouver qu’un alignement d’enseignes identiques à celles qui s’alignent ailleurs. Elles sont bien là, mais quelque chose a changé, elles ne sont plus au cœur du sujet, non plus que l’art qui s’affiche tant.

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Pourquoi l’Europe risque de se perdre sur les nouvelles routes de la soie ?

Capture d’écran du résultat de la recherche « eurasisme » dans Google images le 18 janvier. Voilà quelques codes visuels qui accompagnent les mots clés d’un stratège russe influent.

Entretien avec Jean-Richard Delfassy, expert indépendant sur les Routes de la Soie.

Ce retour des empires terriens, en apparence positif parce que « commercial », détient sans doute des germes néo-totalitaires et conspirationnistes qu’il faut analyser en profondeur, au même titre que l’atlantisme en détient ou a pu en détenir aussi…

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Des rails sur la prairie d’Europe

Tandis que le chemin de fer avance grâce à la Pacific Railroad Act, le territoire des États-Unis est exploité d’Est en Ouest. Ces grands chantiers ont joué un rôle prééminent dans la maîtrise économique et politique de l’expansion américaine, mais aussi dans la disparition des Indiens d’Amérique. Illustration : Morris et Goscinny, LuckyLuke. Des rails sur la prairie, 1957.

Mais dans ce western qui se joue aujourd’hui en Europe, qui tiendra le pistolet chargé, qui regardera passer les trains, qui jouera aux Indiens, et qui creusera ?

Le 11 décembre 2016, la Suisse met en service le tunnel du bas Saint-Gothard, le plus long tunnel du monde. 57,1 km à 2 000 mètres sous les Alpes suivant un axe nord-sud, 20 ans de travaux pour coût total de 11,1 milliards d’euros – dépenses « surveillées par les électeurs helvétiques » depuis la votation de 1992 qui a entériné le projet.
Le 1er janvier 2017, China Railway Corporation annonce une nouvelle concrétisation de l’axe de communication est-ouest One Belt, One Road (OBOR) avec le départ du premier train de Yiwu pour Londres – arrivée prévue 18 jours plus tard, soit le lendemain du discours de  Xi-Jinping à Davos prônant le libre-échange.. 12 000 km à travers le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la Belgique et la France pour ce train chinois.
Ces deux projets ont en partage de permettre la traversée de l’Europe de part en part et de port en port, l’un nord-sud et l’autre est-ouest, sans être à l’initiative de l’Union européenne ni de l’un de ses membres. Ils ont tous deux été planifiés sur des décennies dans la perspective d’accorder à leurs commanditaires des avantages compétitifs dans les échanges économiques.
Les médias se font plutôt discrets sur le tunnel du bas Saint-Gothard qui démontre le savoir-faire de la démocratique Suisse, tandis qu’OBOR suscite de nombreux sujets sur les appétits de la dictature chinoise.
Vus d’Europe, hors considération de type alliance militaire, les deux constituent pourtant les deux faces d’une même médaille dans un vaste mouvement de recontinentalisation. Mais dans ce western d’Europe, qui tiendra le pistolet chargé, qui regardera passer les trains, qui jouera aux Indiens, et qui creusera ?

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Litiges commerciaux 2014

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a enregistré 14 différends en 2014, contre 20 en 2013 et 28 en 2012, soit une réduction de 50% en deux ans. Le Brésil mis à part, l’Amérique centrale et Latine est sortie du tableau. L’Europe et l’Asie enregistrent cette année 2014 la majorité des contentieux portés devant l’OMC.
Ce graphique ne reflète pas la réalité des guerres commerciales en cours, mais la recherche de résolution des différends entre parties qui privilégient le cadre multilatéral.

On compte en 2014 seulement 11 parties aux litiges, l’Afrique et le Moyen-Orient restant totalement à l’écart du mécanisme (voir ici).

OMC-litiges-2014

L’Union européenne se détache en 2014 comme puissance commerciale la plus offensive dans le cadre de l’OMC, avec trois plaintes déposées contre la Fédération de Russie, une contre les États-Unis et une contre l’Indonésie. Les sujets sont à l’image des priorités des échanges, l’UE contestant des freins russes à l’importation de voitures (allemandes au premier chef) et de produits agricoles (végétaux et animaux), les Russes se plaignant de la taxe énergétique européenne (Troisième paquet énergie). Leur plainte du 30 avril 2014, la première déposée depuis leur accession à l’OMC, précède de quelques mois leur abandon du projet South Stream (1) au bénéfice du renforcement d’un axe Moscou-Ankara. A la clé de ce rapprochement particulièrement médiatisé fin 2014, il y a la hausse des flux gaziers russes vers la Turquie (et un jour vers l’UE via la Grèce ?), l’annonce de la construction par la Russie de la première centrale nucléaire turque, et celle d’échanges en monnaie nationale pour réduire l’influence du dollar.
Historique et récurrent, le différend UE/USA relatif aux soutiens que chaque partie reproche à l’autre d’accorder à son secteur aéronautique a débouché sur une plainte de l’Europe à propos des subventions allouées à Boeing. L’UE (2) a désormais 33 plaintes en consultation contre les USA, les USA 19 contre l’UE.

A l’accusation de fermeture formulée par l’un succède l’accusation de fermeture formulée par l’autre… au fond, quelles règles du commerce international jouent ces parties ?

Voici une carte de l’OMC représentant le rapport commerce/PIB sur la base des trois dernières années. Plus le pourcentage est élevé, plus l’économie d’un État est ouverte.
Voici une carte de l’OMC représentant le rapport commerce/PIB sur la base des trois dernières années. Plus le pourcentage est élevé, plus l’économie d’un État est ouverte.

L’Afrique, la Mongolie aux sous-sols gorgés de ressources, l’Ukraine aux terres riches, la Libye et ses puits de pétrole, comptent parmi les plus ouverts aux échanges internationaux.
En revanche, USA, UE, Russie, Inde, Chine, tous régulièrement parties dans des différends auprès de l’OMC, ressortent sur cette carte aussi fermés les uns que les autres (3). Vivement que l’Afrique crée sa zone de libre-échange pour mettre un peu de piment dans ce petit jeu…

Sophie Clairet

Image du haut : Cliché de Fr Maxim Massalitin sur Flickr. Novyï Svet, péninsule de Crimée. Une péninsule enviée, théâtre de nombreuses guerres à travers l’Histoire.

Notes

(1) Projet de gazoduc Russie-UE via la Bulgarie qui évitait l’Ukraine.
(2) Plus précisément les Communautés européennes puis l’UE.
(3) Pour autant qu’on considère cet indicateur comme une manière d’observer l’ouverture d’une économie par rapport à l’étranger.

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Litiges commerciaux, quelques enjeux

Zone couverte par la zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte de Wikipedia.

En 2013, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a enregistré 20 demandes de règlements de différends contre 28 en 2012, soit un recul de plus de 28%. Les plus optimistes pourront rêver à un monde débarrassé des guerres commerciales, les plus pessimistes estimer que de moins en moins de pays ont les moyens de s’offrir un règlement devant l’OMC. Dans le détail, il s’avère que le recul provient essentiellement du changement d’attitude des États-Unis, de la Chine et de l’Argentine – les deux premiers ayant fréquemment occupé les premières places du classement des parties aux litiges entre 2007 et 2012. Entre 2012 et 2013, à rebours des États-Unis et de la Chine, l’Union européenne sort du bois pour être partie dans huit litiges, un record pour l’Europe – il faut remonter à 2008 pour trouver plus fort avec 9 litiges pour les États-Unis. (Carte ci-contre : Zone de libre-échange transatlantique (bleu foncé). Carte sur Wikipedia.)

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République centrafricaine, curiosités géoéconomiques en cartes

Carte des gîtes miniers de RCA publiée par IPIS en 2012
Les gîtes minéraux de RCA, carte du rapport sur les richesses minières (février 2013). Depuis le 23 mai, la RCA est suspendue du processus de Kimberley et « ne peut pas » exporter ses diamants – une interdiction renouvelée fin novembre 2013.

Qui sont les principaux clients et fournisseurs de la République centrafricaine ? Suffit-il de consulter les statistiques officielles pour en obtenir un aperçu ? La question est plus complexe et riche qu’il n’y paraît : illustration en cartes.

Où les principaux ports européens apparaissent comme des clients et des fournisseurs – Anvers (Belgique) étant par ailleurs la première bourse mondiale du diamant.

Centrafrique-CIA

Où les pays de transit vers les grands ports africains (soit Cameroun et RDC) apparaissent également comme partenaires importateurs.

Centrafrique-OMC-2

Dans le tableau relatif aux destinations et origines principales des marchandises, l’OMC privilégierait plutôt le Japon à la Chine et le Cameroun à la RDC.

Toutes ces données sont justes et fausses pour dresser le panorama des principaux partenaires commerciaux. Tout dépend de ce que l’on veut montrer. Une fois le but choisi (« la Chine chasse tout le monde en Afrique » ou « les échanges régionaux inter-africains se portent bien »), il reste à piocher dans les piles de chiffres. Les données de l’OMC me semblent à titre tout à fait personnel davantage cohérentes entre elles (soit on prend tous les pays de transit soit on les écarte tous).

Sophie Clairet

Cliché du haut : Cliché d’Amnesty international montrant de jeunes garçons dans des mines de diamants.

Pour aller plus loin

Ken Matthysen & Iain Clarkson, Gold and diamonds in the Central African Republic. The country’s mining sector, and related social, economic and environmental issues, IPIS, février 2013, 36 p.
– OMC, Commerce total de marchandises, octobre 2013.
– OMC, République centrafricaine, septembre 2013.
– Roger Brunet, Le Diamant: un monde en révolution, Paris, Belin, 2003, 416 p. (l’ouvrage est certes ancien mais les clés de lecture restent intéressantes). Du même auteur et sur les circuits du diamant, voir Aspects de la mondialisation, la révolution du diamant in Mappemonde.

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Echanges mondiaux : la carte des bouts du monde de la lenteur

Une semaine de retard dans les expéditions réduirait le volume des exportations de 7 % (jusqu’à 26 % dans certains cas) ou augmenterait de 16 % le prix livré des marchandises (1). Relayant ce constat, l’OMC propose une carte du temps nécessaire pour l’exportation de marchandises. Voilà une nouvelle manière d’approcher les « bouts du monde », sous l’angle de la lenteur et non de l’étendue.

Temps-OMC

Lien vers le Rapport sur le commerce mondial 2013, site de l’OMC

Remarques

Cette carte mériterait une déformation par anamorphose afin de réduire l’effet de masse – sauf à prouver que dans les États très grands, le temps de production est identique en tous points. Toutes choses étant égales par ailleurs (les marchandises exportées n’étant pas les mêmes depuis la Chine ou l’Afrique), il est intéressant de voir que l’espace de production africain, y compris le Sahara, s’en tire mieux en vitesse que la Chine ou la Russie. Tout aussi étonnant à travers cette représentation, le Nigéria, champion de la croissance africaine dans d’autres publications (Banque mondiale notamment), et ses voisins du littoral s’en tirent moins bien ou pas mieux que l’Afrique enclavée. Il faut remonter jusqu’au Sénégal et au Maroc pour trouver les champions de la rapidité sur ce continent. La causalité de l’enclavement géographique prend davantage de sens en Amérique du Sud mais ne joue en rien par contre s’agissant de l’Italie ou de la Grèce (voir sur la carte infra où les principales routes maritimes ont été ajoutées).

Temps-OMC_2

Il ne faudrait pas sur-interpréter cette carte en transformant les champions de la vitesse en systèmes performants (certains n’exportent peut être pas grand chose) et ceux de la lenteur en systèmes dépassés (ils croulent peut être sous les commandes). Ajoutons donc la carte des échanges mondiaux pour équilibrer le sujet.

Parts-OMC

L’OMC indique à propos de ces cartes : « Ce qui saute immédiatement aux yeux en regardant la carte des flux commerciaux, c’est la place centrale de l’Asie dans le commerce interrégional. Les trois plus importantes relations bilatérales dans le commerce mondial en 2011 étaient les relations entre l’Asie et l’Europe (8,8 % du commerce mondial en 2011), entre l’Asie et l’Amérique du Nord (7,8 % du commerce mondial) et entre l’Asie et le Moyen‑Orient (5,1 % du commerce mondial). »

On peut se demander quelle serait cette centralité de l’Asie, si les expéditions n’étaient pas frappées de lenteur et si cette lenteur est l’une des conséquences de la centralité (les limites du systèmes sont en vue ?).

Sophie Clairet

Image du haut : Cliché par Robert Thomson sur Flickr

Notes

(1) OMC, Rapport sur le commerce mondial 2013, p. 187.

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Mali, curiosités géoéconomiques en cartes

Qui sont les principaux clients et fournisseurs du Mali ? Suffit-il de consulter les statistiques officielles pour en obtenir un aperçu ? La question est plus complexe et riche qu’il n’y paraît : illustration en cartes.

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Instantané du commerce mondial : clients, fournisseurs & litiges

Le 19 novembre 2012, l’Organisation mondiale du commerce a lancé un nouvel outil interactif sur le commerce mondial et l’accès aux marchés. Il permet de visualiser simplement les différents acteurs du commerce mondial officiel (échanges déclarés).

La page d’accueil affiche cette carte, suivie du classement décroissant des membres de l’OMC selon le montant de leurs exportations.

Avec plus de 6 000 milliards d’USD de marchandises exportées en 2011, l’Union européenne est l’acteur majeur sur cette carte, largement devant la Chine (1 898 milliards d’USD) et les États-Unis (1 480 milliards d’USD).

Sur le plan des litiges portés devant l’OMC, le trio de tête s’organise différemment et l’Argentine fait une entrée remarquée, attaquée pour ses mesures affectant l’importation de marchandises et attaquant les États-Unis pour la même raison.

La position de l’Union européenne est à l’image de son soft-power : le premier acteur des exportations mondiales (en valeur) est en relatif retrait du théâtre des conflits. L’UE est attaquée pour ses mesures de soutien aux énergies renouvelables (par la Chine) et aux bio-carburants (par l’Argentine), et par l’Indonésie pour ses mesures de protections contre certains alcools gras. Elle attaque à nouveau la Chine pour ses restrictions aux exportations de terres rares (de concert avec les États-Unis et le Japon). L’affrontement USA/Chine dépasse le sujet largement médiatisé des terres rares pour concerner également le secteur automobile (USA vs Chine) et les mesures anti-dumping (Chine vs USA). Parmi les acteurs plus secondaires : la réglementation australienne sur le tabac a suscité les attaques de ses fournisseurs ; l’Inde attaque la Turquie pour ses mesures de protections au textile (fil de coton) et doit se défendre contre les USA qui l’accusent de limiter ses importations agricoles.

Intérêt pour geosophie.eu

Fournir une représentation de facteurs de puissance largement sous-médiatisés actuellement. Proposer une cartographie des acteurs sur la base d’un diagramme (nuage de points) afin que la répartition spatiale soit fondée sur une logique.

Pour aller plus loin

– OMC : les pages dédiées à l’outil interactif et aux litiges sont disponibles à partir de : http://www.wto.org/
« Interactive » : chacun sa courbe

Sophie Clairet

Image du haut : Vue d’architecte du nouveau bâtiment de l’OMC (Genève), une construction respectueuse de l’environnement inaugurée fin 2012. Galerie de clichés disponible sur le site de l’OMC. (© Wittfoht)