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Litiges commerciaux 2014

L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a enregistré 14 différends en 2014, contre 20 en 2013 et 28 en 2012, soit une réduction de 50% en deux ans. Le Brésil mis à part, l’Amérique centrale et Latine est sortie du tableau. L’Europe et l’Asie enregistrent cette année 2014 la majorité des contentieux portés devant l’OMC.
Ce graphique ne reflète pas la réalité des guerres commerciales en cours, mais la recherche de résolution des différends entre parties qui privilégient le cadre multilatéral.

On compte en 2014 seulement 11 parties aux litiges, l’Afrique et le Moyen-Orient restant totalement à l’écart du mécanisme (voir ici).

OMC-litiges-2014

L’Union européenne se détache en 2014 comme puissance commerciale la plus offensive dans le cadre de l’OMC, avec trois plaintes déposées contre la Fédération de Russie, une contre les États-Unis et une contre l’Indonésie. Les sujets sont à l’image des priorités des échanges, l’UE contestant des freins russes à l’importation de voitures (allemandes au premier chef) et de produits agricoles (végétaux et animaux), les Russes se plaignant de la taxe énergétique européenne (Troisième paquet énergie). Leur plainte du 30 avril 2014, la première déposée depuis leur accession à l’OMC, précède de quelques mois leur abandon du projet South Stream (1) au bénéfice du renforcement d’un axe Moscou-Ankara. A la clé de ce rapprochement particulièrement médiatisé fin 2014, il y a la hausse des flux gaziers russes vers la Turquie (et un jour vers l’UE via la Grèce ?), l’annonce de la construction par la Russie de la première centrale nucléaire turque, et celle d’échanges en monnaie nationale pour réduire l’influence du dollar.
Historique et récurrent, le différend UE/USA relatif aux soutiens que chaque partie reproche à l’autre d’accorder à son secteur aéronautique a débouché sur une plainte de l’Europe à propos des subventions allouées à Boeing. L’UE (2) a désormais 33 plaintes en consultation contre les USA, les USA 19 contre l’UE.

A l’accusation de fermeture formulée par l’un succède l’accusation de fermeture formulée par l’autre… au fond, quelles règles du commerce international jouent ces parties ?

Voici une carte de l’OMC représentant le rapport commerce/PIB sur la base des trois dernières années. Plus le pourcentage est élevé, plus l’économie d’un État est ouverte.
Voici une carte de l’OMC représentant le rapport commerce/PIB sur la base des trois dernières années. Plus le pourcentage est élevé, plus l’économie d’un État est ouverte.

L’Afrique, la Mongolie aux sous-sols gorgés de ressources, l’Ukraine aux terres riches, la Libye et ses puits de pétrole, comptent parmi les plus ouverts aux échanges internationaux.
En revanche, USA, UE, Russie, Inde, Chine, tous régulièrement parties dans des différends auprès de l’OMC, ressortent sur cette carte aussi fermés les uns que les autres (3). Vivement que l’Afrique crée sa zone de libre-échange pour mettre un peu de piment dans ce petit jeu…

Sophie Clairet

Image du haut : Cliché de Fr Maxim Massalitin sur Flickr. Novyï Svet, péninsule de Crimée. Une péninsule enviée, théâtre de nombreuses guerres à travers l’Histoire.

Notes

(1) Projet de gazoduc Russie-UE via la Bulgarie qui évitait l’Ukraine.
(2) Plus précisément les Communautés européennes puis l’UE.
(3) Pour autant qu’on considère cet indicateur comme une manière d’observer l’ouverture d’une économie par rapport à l’étranger.

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Des terres riches mais pas de paysans (Ukraine, Roumanie)

Présenté dans le cadre du Festival de géopolitique et géoéconomie de Grenoble, le documentaire A l’est, main basse sur les terres (Agnieszka Ziarek) offre des pistes de réflexion sur les potentialités et les enjeux de ces « greniers à blés sans paysans » que sont l’Ukraine et la Roumanie.