Henri Dou, Philippe Clerc et Alain Juillet publient L’Intelligence économique du futur[1]en deux tomes, le premier dédié à Une nouvelle approche stratégique et opérationnelle, le second Une nouvelle approche de la fonction information. Les trois regards sont complémentaires, Henri Dou apportant son expertise à l’interface du monde universitaire – création du CRRM (Centre de Recherches Rétrospectives de Marseille) et du premier DEA de veille technologique -, Philippe Clerc celle de l’infatigable arpenteur depuis le monde francophone jusqu’aux Chambres de commerce, Alain Juillet l’approche sensible des dessous des cartes. Et encore ces quelques mots ne sauraient réduire plus de 100 ans d’expérience d’intelligence économique cumulés. Trois regards, deux tomes, et au final un objet du futur… Explications
… Dans quel pays est-on le plus heureux ? Où vit-on le mieux ?… Quelle ville offre les meilleures chances de réussite ? Où vos enfants bénéficieront du meilleur cadre ?… Ces questions ont débordé les Unes de la presse pour constituer une arme d’influence dans la concurrence qui se joue à toutes les échelles entre territoires pour attirer les innovations de rupture et les habitants les plus prometteurs. Et ce sont des pays européens qui font la course en tête. Au-delà des guerres économiques, ces classements interrogent notre modèle de société : identifier un territoire par sa marque de bonheur pourrait être érigé en « paradigme démocratique ultime ». Le choix de la citation de Shimon Peres en introduction de Best countries. Defining Success and Leadership in The Twenty-First Century en fait la preuve : « Global brands fight discrimination by definition … they have to appeal to everyone. It doesn’t make a difference who you are. They get elected every morning … they are the ultimate democratic paradigm. »[1]
Images inspirées par l’archipel du Frioul (1). Bleu de la mer, bleu du ciel, pierres blanches aux flancs du site le plus sec de métropole, à seulement deux milles nautiques de la troisième aire urbaine de France. Sur cet archipel, les forts et les batteries militaires érigés depuis François Ier composent aujourd’hui de sauvages balcons sur la Méditerranée. Il fallut jadis arrêter les barbaresques, protéger Marseille comme la surveiller, mettre en quarantaine les navires et empêcher les ennemis d’accoster. Sur ce dernier bastion de nature sauvage aux portes de Marseille, la quiétude relègue la guerre bien loin en Orient, mais les pierres parlent encore de contrôle et de blessures de paix. Pour le pire mais aussi pour le meilleur. Il n’est pas interdit de penser qu’en effet le statut de terrain militaire les aura protégées d’un bétonnage touristique intensif et que la présence de forts en aussi grand nombre sous une aussi belle lumière offre le mérite de faire méditer sur l’art et la manière de faire la paix.
Le 23 novembre 2016, le Parlement européen a voté la « Résolution sur la communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers ». Sur la base du rapport remis par l’eurodéputée conservatrice Anna Elżbieta Fotyga, ancienne ministre des Affaires étrangères de Pologne, cette résolution attire l’attention de la Commission européenne, des États membres et de l’OTAN sur les propagandes venues de Russie et de l’EIIL/Daech (dans cet ordre de présentation).
Dans le texte : le Parlement européen « 1. souligne que la propagande hostile contre l’Union européenne prend diverses formes et utilise divers outils, souvent conçus de façon à correspondre au profil des États membres, dans le but de déformer la vérité, d’instiller le doute, de diviser les États membres, d’entraîner un découplage stratégique entre l’Union européenne et ses partenaires d’Amérique du Nord, de paralyser le processus décisionnel, de discréditer les institutions de l’Union et les partenariats transatlantiques – dont le rôle dans l’architecture de sécurité et économique européenne est reconnu – aux yeux et dans l’esprit des citoyens de l’Union et des pays voisins, et de saper le discours politique européen fondé sur des valeurs démocratiques, les droits de l’homme et l’état de droit ; rappelle que l’un des principaux outils utilisés est l’incitation à la peur et à l’incertitude chez les citoyens de l’Union, ainsi que l’exagération de la puissance des acteurs étatiques et non étatiques hostiles; fait remarquer que d’autres régimes autoritaires dans le monde utilisent des stratégies semblables à celles élaborées par le Kremlin; ».
Après quinze année marquées par les images d’une « guerre contre le terrorisme » qui poussa sur les ruines du World Trade Center, l’Europe entend se protéger contre de nouvelles images. Les premières venaient de CNN et d’Hollywood – pour schématiser – les nouvelles sont portées aussi par YouTube et consorts.
Top 10 des chaînes YouTube
Le premier graphique donne une idée du profil des diffusions de masse : musique, programmes pour enfant, programmes trash. Certaines de ces chaînes ont ouvert des filiales, diversifié leurs langues et adapté leurs contenus aux cibles. D’ailleurs le 29 novembre 2016, France Inter invitait la rédactrice en chef de BuzzFeedFrance pour promouvoir « un virage d’enquête et d’info ».
Si l’on rapporte le nombre de vues à la population du pays d’origine des chaînes YouTube, le classement se trouve substantiellement modifié. Les Pays-Bas et leurs quelques 16 millions d’habitants sont capables de faire la chaîne Spinnin’Records qui engrange plus de 9,3 milliards de vues sur des vidéos musicales qu’elle produit (par exemple Martin Garrix à ses débuts). Sur ce type de graphique, les Russes performent davantage que des Américains qui maîtrisent pourtant les tubes et le véhicule principal, l’anglais. Get Movies et Mashamedvedtv doivent leur classement au dessin animé Masha et Michka. Le 17e épisode diffusé en janvier 2012 sur la première a été visionné plus d’1,8 milliard de fois (en date du 29/11/2016), si bien que la seconde porte la diffusion des épisodes en HD depuis 2013.
Compte tenu de la résolution du Parlement européen
> Est-ce que Spinnin’Records va agrémenter ses vidéos musicales d’images d’une Europe unie et indépendante de stratégies étrangères ? Autrement dit est-ce que l’Europe peut prendre conscience qu’elle abrite des capacités d’influence avérées – et se placer dans une logique proactive.
> Est-ce que la petite fille et l’ours du dessin animé russe Masha et Michka seront interdits ? Autrement dit est-ce que l’Europe entend répondre à la propagande en tuant des ours – et se placer dans une logique de censure et d’embargo.
> In fine qui va agir pour l’Europe, et l’Europe, c’est qui ?
Bons baisers d’Europe, Madagascar 3. Notes prises au cinéma en juillet 2012
« Les enfants dans la salle n’ont pas tellement rigolé, les parents non plus, à part à deux ou trois reprises, rien à voir avec une explosion de rires. Je n’ai pas ri, certes, je prenais des notes et du coup je ne suis pas rentrée à fond dans les images. C’est un vrai festival, le tigre russe antipathique qui apparait chaque fois avec les chœurs de l’armée rouge, incapable de sortir des héritages du passés, la loutre italienne qui négocie avec le lion US et le tigre russe, la belle « léopard » (je ne sais pas si c’était un léopard) italienne qui les convainc de s’entendre et passe du Russe à l’Américain. Le cirque s’arrête à Rome poussiéreuse dans ses ruines où il rate tout, dans les Alpes suisses où tout repart, puis à Londres (il est écrit Europower sur la tente du chapiteau) où il « casse la baraque » et se fait repérer par un producteur US, avant de partir à NY. Au début, le chef c’est le tigre russe has been. Le numéro est nul, fait fuir tous les spectateurs à un point tel que le cirque s’enfuit en laissant l’argent de la recette (les singes africains envoient les billets en l’air). Numéro raté, musique d’avant le Déluge. A la fin, le lion américain est le boss reconnu par tous. La France, « ici on ne travaille que 15 jours par an » (dans la bouche des pingouins commandos US qui expliquent pourquoi à peine posés au sol, les singes africains s’enfuient dans la nature malgré le contrat signé qui leur demande de travailler). Tout ce que veut la méchante, c’est à dire la capitaine française Chantal Dubois, qui se transforme en araignée pour pister les gentils, c’est accrocher la tête du lion à son mur. « Elle est chtarbée », « la psychopathe nous rattrape ». Elle essaie de se mettre la police italienne dans sa poche en chantant du Piaf là ou le lion US remet tout en ordre avec un spectacle 3 D bluffant et de la musique carrément « fun ». Elle pleure des larmes noires de son maquillage qui coule, finit dans une caisse avec les policiers qui ont eu la bêtise de la suivre, expédiée depuis NY direction Madagascar pendant que le cirque européen/US/russe part à l’aventure sur une formule renouvelée où grâce au lion US, le tigre russe a retrouvé l’envie de vivre. Chantal Dubois n’est pas au niveau de l’attirail des pingouins US avec leurs armes super sophistiquées, elle n’a que la seringue hypodermique et sa méchanceté. »
Cette année, le collège de Titiswagg passe un cap. Comme il paraît qu’il faut se mettre au numérique, le professeur de technologie demande aux élèves de se créer un compte GMAIL pour travailler en classe. Titiswagg prononce ce mot avec une sorte de fierté, GMAIL c’est trop SWAGG !!! Bon, ses parents lui créent un compte « bidon » – juste pour qu’il puisse partager du Google.doc et un agenda avec son groupe de travail et son prof. Comment ce serait SWAGG d’avoir un mail sur la poste.net avec partage de doc… En même temps ils lui créent un compte chez leur fournisseur, celui là sera le sien personnel.
Déjà une usine à gaz… Combien de temps avant que Titiswagg se simplifie la vie et n’utilise plus que GMAIL ?
Comme il paraît qu’il faut fluidifier les communications, le nouveau CPE sort une adresse GMAIL pour qu’on lui adresse directement les absences. Cette fois, maman Titiswagg a le seum, et lève le doigt lors de la grande messe de rentrée pour lui demander « avez vous prévu d’utiliser votre plateforme numérique sécurisée – ENT administrée par Monsieur Atos, ndlr -, là où on trouve les devoirs et les bulletins scolaires, qui prévoit déjà un système de mail ? En fait tout est déjà en place, il faudrait que vous renseigniez le contact vie scolaire par exemple. Parce que c’est prévu pour, c’est sécurisé, on a des mots de passe qui réduisent le risque que quelqu’un envoie un mail à notre place, c’est hébergé en France. Pourquoi donc aller chez GMAIL et envoyer aux States les certificats médicaux de nos trolls ? ». La réponse du CPE, un peu gêné par la question, d’autant qu’il était vraiment très fier d’avoir trouvé une adresse GMAIL trop SWAGG : « Ben nan mais en fait, GMAIL c’est à l’essai, on verra au bout d’un an ». Et puis ajoute le chef d’établissement pour clore un débat imprévu « qui me prouve que ENT est plus sûr que GMAIL » ?
Maman Titiswagg a presque pu répondre – mais c’eût été fort malpoli, le sujet était passé à autre chose et les regards aussi : – … « le logo de votre ministère et des départements, après si vous me dites que je ne dois pas avoir confiance, bon alors ne mettez pas non plus les bulletins et rendez les impôts… » ; – « … demandez aux conservatoires de musique… leur système permet aussi d’envoyer des mails à des milliers de parents tout en se protégeant avec une adresse noreply… Et niveau citoyenneté, ce que vous faites, c’est un peu la honte par rapport aux pratiques des écoles du ministère de la culture… ».
Combien de temps avant que le collège se simplifie la vie et n’utilise plus que GMAIL ?
Depuis mon arrivée près de Metz, j’ai découvert petit à petit un nouveau paysage que je nommerais « délaissée glaciaire » (1) de la géopolitique. Il est fait de bases militaires abandonnées, mais cela se voit à peine dans ce pays sans volets. A Longeville-lès-Metz, on voit davantage les pancartes à louer, à vendre, commerce à céder. Sur les hauteurs pullulent les pancartes rouillées de « Terrain militaire ». S’y risquer ? Chacun prévient que dans ces hautes herbes les tiques prolifèrent et emmènent avec elles la maladie de Lyme. Si on regarde bien, Metz a t-elle fait autre chose avec sa rente de situation acquise auprès des évêques, empires et autres officiers que les pays producteurs de pétrole africains avec leur or noir ? Le butin tombait tout seul grâce à une situation géographique qui permettait à la ville de monnayer son allégeance. C’est au dessus de Metz que culmine la seule tour Bismarck édifiée sur le territoire de la France actuelle, vestige parmi tant d’autres d’une redoutable place forte. Il est bien possible que cette attractivité tombée toute crue nourrisse ces mantras étonnamment insistants chez les autochtones que la Lorraine est la plus belle région de France et Metz la première merveille du monde (2). Avec tout l’humour des revers de l’Histoire, l’heure a sonné pour la délaissée glaciaire de se trouver un nom et une vocation. Les communicants sont en effet saisis, et déjà la presse bruisse : en septembre sera lancée une « marque de territoire ».
Le terme de Shinrin-yoku (bain de forêt) fut inventé par le ministère nippon de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche en 1982. Une étude académique japonaise démontre les bienfaits de la Nature, plus précisément les effets physiologiques de la forêt ont leurs chiffres et leurs graphiques.
Le pays du soleil Levant accrédite plus de 40 forêts pour leur valeur anti-stress.
D’un océan à l’autre, la pratique du Shinrin-yoku et l’intérêt pour une valeur thérapeutique de la Nature gagnent les États-Unis. L’État de New-York documente d’ailleurs une corrélation entre disparition des frênes suite à une attaque de parasites et hausse des décès suite à des affections pulmonaires.
Opportunité de ce hors-sujet
Un petit clin d’œil à la « forêt japonaise » mise à l’honneur dans le film The Sea of Trees présenté au Festival de Cannes ces jours-ci. Le film est tourné au pied du Mont Fuji à Aokigahara, forêt tristement célèbre pour les dizaines de suicidés par an que la Police y retrouve.
Pour aller plus loin
3- L’étude scientifique japonaise citée dans de nombreux médias : The physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the forest atmosphere or forest bathing): evidence from field experiments in 24 forests across Japan http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2793346/
La chaîne de télévision Arte vient d’étoffer son dossier « Souriez, vous êtes cybersurveillés ! » par un documentaire de 89 minutes.
« … il me semble que la vraie question reste à être posée. Le mot sécurité est l’un des mots les plus importants dans le monde d’aujourd’hui et c’est aussi le moins bien défini. La définition du mot sécurité suscite beaucoup d’interrogations, en particulier quand on l’associe avec ce que l’on appelle la sécurité nationale. Qu’est ce que la sécurité nationale ? La sécurité nationale de qui ? Sommes nous en train d’essayer de protéger ou de conserver ? Je pense que ces questions sont fondamentales… »
(Extrait du documentaire d’Alexandre Valentin)
Les datavisualisations, ces fresques en graphiques et dessins se sont banalisées dans notre paysage. Mais de quoi parlent-elles ? Qu’est-ce qu’elles révèlent et veulent nous dire (approche minimaliste) ou nous faire penser (approche « neuromarketing »), de quelle construction du monde participent-elles (approche géopolitique) ?
Nous sommes très loin de la grotte de Lascaux où l’on dessinait avant l’invention de l’écriture – même si sms et autres tweets font oublier le sens des lettres, la musique des mots et des arguments. Aujourd’hui, les concours d’infographie récompensent la qualité de mise en forme des données (valeur esthétique) et son efficacité (valeur d’influence). A l’initiative de ces défilés, on peut citer la presse avec la Society for News Design (SND) basée en Floride et qui regroupe 2600 journalistes visuels* du monde entier, associée aux écoles de design comme l’université de Navarre à Pampelune pour le prix mondial d’infographie Malofiej décerné en mars depuis 22 ans. Les agences d’études de marché-marketing ont suivi le mouvement, avec notamment Kantar pour le prix « Information is beautiful » décerné en novembre depuis deux ans. C’est au tour des pourvoyeurs de mégadonnées d’une part et de « communautés d’intérêts d’utilisateurs » d’autre part de faire leur apparition sur la place. Voilà pourquoi on peut y trouver un intérêt géopolitique : quels sont les acteurs et que se passe t’il en termes de territoire de référence pour les sociétés ? Ce très court texte ne prétend pas donner des réponses mais organiser un certain nombre d’interrogations.
Sur ce sujet
J’ai commencé une première version en octobre 2013, avant l’attribution du prix Kantar 2013. L’angle d’attaque était alors « Défilés de mode chez les big datas ». La sous-représentation de l’Europe était tout simplement énorme alors même que se diffusait massivement la mode de la visualisation des données. Cela m’interpellait mais ma clé de lecture ne dépassait pas deux constats : la presse et les infographistes français étaient à la remorque de la mode (codes visuels « vintage » créés ailleurs), mais rien de nouveau depuis vingt ans si l’on regarde bien les nationalités des concurrents de Malofiej. J’ai mis en ligne un premier sujet Derrière les images… que celui-ci complète.
Répartition des acteurs
En 2011, visualjournalism.com dressait le constat suivant pour le prix Malofiej dont les concurrents américains avaient remporté le prix : « Félicitation aux vainqueurs, et au reste du monde je dis : mettez-vous au travail pour que nous puissions obtenir des récompenses un peu équilibrées lors du Malofiej 20, annoncé comme un événement encore plus grand que d’habitude. »
L’infographie réalisée par le Danois Gert K. Nielsen, qui se présente sur Twitter comme « Business Owner at Emotion Infographics », était sans appel.
Trois ans plus tard, Malofiej 22 a récompensé surtout et avant tout The New York Times. Une représentation que n’a pas manqué de souligner le réseau brésilien nupejoc (Núcleo de Pesquisa em Jornalismo Científico, Centre de recherche en journalisme scientifique) « NY Times é o grande vencedor do Malofiej 22 ». Voici ce que l’on peut faire dire à la liste présentée sur le site de l’organisateur :
Le blog datavizualisation.fr a souligné pour sa part que pour la première fois un Français participait au jury – la rédactrice en chef de Courrier International. Il est bon de préciser que ce journal sélectionne et diffuse en France des articles issus de la presse mondiale. Ce sont des experts du New-York Times et de la NASA qui ont animé des ateliers.
Il est plus compliqué de distinguer par nationalité les concurrents et vainqueurs du prix Kantar, décerné à Londres dans quelques jours par le 2e groupe mondial en marketing et communication. Notons un changement de domaine, nous ne sommes plus dans le spectre de l’information de presse mais dans celui du marketing. Le site Kantar « Information is Beautiful » et la page Facebook dédiée au concours ne se prêtent pas à l’information : les sponsors ne sont pas mentionnés et les pays ne composent pas une donnée à communiquer. Le site donne le vertige en donnant à voir des dizaines de propositions pour six catégories : « Data Visualization, Infographic, Interactive Visualization, Motion Infographic, Tool et Website ». Notons également l’orientation clairement virale du concours, Kantar primant à la fois des réalisations et des outils de diffusion. Le seul sujet de l’exemple qui suit est typiquement « viral ».
Une différence de taille par rapport au prix Malofiej : « You be the judge ! ». Pour cautionner le sérieux, deux lettres sont fournies à profusion sur ce site : « Dr » pour titulaire d’un doctorat.
Si les neurosciences ne sont pas loin dans un prix marketing, c’est qu’elles constituent un acteur du panorama. Elles ont elles-mêmes leur prix d’infographie qui offre notamment un séjour au MIT, dans le cadre de l’initiative Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies (l’acronyme Brain signifiant aussi cerveau) lancée par le président Obama en 2013.
MIT Eye Wire – plate forme interactive du MIT qui appelle actuellement à participer à un jeu pour cartographier le cerveau – le fabriquant de microscopes FEI et la plate forme d’hébergement d’infographies visual.ly se sont associés pour lancer ce concours.
Or comme chaque géographe sait, quand on cartographie, c’est qu’en général on veut conquérir.
La phase actuelle est celle où l’individu crée lui même des infographies à partir des données qui lui sont proposées en utilisant des outils gratuits. Chacun d’entre nous s’approprie des informations qui nécessitaient auparavant pour les diffuseurs de lourdes campagnes publicitaires sans garantie d’être assimilées. Chacun d’entre nous va les diffuser à son propre réseau. Et il n’est pas interdit de penser que chacun d’entre nous émette sous d’autres formes encore, et sans y prendre garde, des données via l’utilisation d’outils gratuits de mise en forme.
Sophie Clairet
Image du haut : Image du concours de dataviz lancé par Google en 2012 à l’occasion des présidentielles françaises.
* Expression peu usitée en français, renvoyant à une catégorie de journalistes maîtrisant à la fois les vecteurs visuels et textuels pour diffuser l’information. On en trouve une définition sur Wikipedia et une utilisation dès 2009 aux Assises internationales du journalisme.