Le 25 octobre sera dévoilée la carte du Tour de France 2019. Un amusement populaire réservé aux autres. « Des heures et des heures de culture beauf à la télé ». Cette semaine, des villes vont apprendre qu’elles ne font pas partie des étapes du tour. « On s’en fout » diront certains. Moi, je ne m’en fous pas. Cette carte du tour, c’est celle du plus petit dénominateur commun des Français, chacun le saisira mieux en regardant cette vidéo.
Il y a dix ans, des images satellites d’une telle qualité étaient réservées aux militaires. Aujourd’hui, les clichés des satellites Pléiades (1) passent les portes des cours de géographie pour apporter les indices visibles depuis l’espace des mutations de nos sociétés. Une véritable révolution technologique que de rendre accessible la très haute définition : en 70 cm de résolution, un cliché de 20 km sur 20 km pèse 16 gigaoctets. Jusqu’à présent les contraintes techniques étaient restées maîtresses du jeu.
Soucieux d’ouverture des données, les géographes Laurent Carroué et Vincent Doumerc ont trouvé l’astuce. Ils viennent de présenter au FIG de Saint-Dié la naissance de GeoImage, le portail de cette initiative commune du CNES et de l’Éducation nationale. Objectif : communiquer des photos satellites retravaillées, et une sélection de zooms, accompagnées de fiches descriptives destinées aux cours de géographie et à la préparation des concours. Mais cela ne fait de mal à personne de voyager intelligemment.
Voici trois aperçus à des échelles différentes pour saisir les très nombreuses richesses de ce portail amené à s’enrichir chaque jour sur la base de contributions volontaires des géographes. Pas besoin de login, la compréhension des images est à vous…
Une perle de Polynésie française, Bora Bora, pour tous les yeux
Zoom sur la vieille ville politique et administrative d’Oulan-Bator, capitale de la Mongolie présenté dans la fiche « Oulan-Bator : mutations économiques et urbaines et sédentarisation des éleveurs nomades des steppes ». Ce cliché permet notamment de comprendre l’organisation du pouvoir et des influences pendant la guerre froide (ambassade d’URSS puis de Russie en limite gauche de la carte le long de l’avenue de la Paix, entourée de vastes espaces verts tout à côté du palais présidentiel), et depuis (ambassade de Chine, le point brillant tout près du campus universitaire).
Ouvrir ce site et s’intéresser à ces images décodées, c’est participer à une nouvelle communauté en cours de constitution. Des ponts sont déjà lancés à travers le monde, par le biais des lycées français notamment. C’est aussi s’intéresser à un volet important de la politique étrangère de la France, puissance spatiale. Selon les informations diffusées par le CNES (2) en avril 2018, « Avec 37 € par an et par habitant, le budget que la France consacre aux activités spatiales civiles est le 2e au monde, après celui des États-Unis, mais avant ceux de la Chine, de la Russie ou du Japon. » Il compose l’un des deux premiers piliers de l’Agence spatiale européenne, et l’un des principaux contributeurs au projet COPERNICUS qui veille sur notre environnement.
Principaux pays contributeurs au budget de l’ESA en 2018 (3) :
France (24,2 %)
Allemagne (23,1 %)
Italie (11,8 %)
Royaume-Uni (8,4 %)
Belgique (5,1 %)
Espagne (5,2 %)
Suisse (3,8 %)
Pays-Bas (2,3 %)
En route vers les pierres écrites, le long du sentier de l’Eypiol au-dessus de Valpreveyre[1] où les vacanciers et le camp de scouts se réveillent doucement. La petite pluie de la veille a lessivé les feuilles et rincé les myrtilles. Le sous-bois sent bon le mélèze. Les torrents et les oiseaux rythment le pas.
« À la hauteur de l’essentiel » : le Queyras mérite son slogan.
Sophie Clairet
Image du haut : Sous-bois du mélézin de Valpreveyre (Queyras, 05). Cliché Sophie Clairet, août 2018.
Alors cette nouvelle Altstadt, « nouvelle vieille ville », une simple antiphrase ancrée dans un passé poussiéreux ou une antithèse fondatrice ? Dans la course entre métropoles européennes pour séduire les sièges sociaux qui devraient quitter Londres post-Brexit, Frankfort prend le parti de continuer à recréer l’ancienne ville détruite lors des bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale. Autrement dénommé Dom-Römer[1] (cathédrale – Römerberg), le projet a rayé de la carte des bâtiments techniques municipaux des années 1970. Autrement dénommé Dom-Römer[1] (cathédrale – Römerberg), le projet a rayé de la carte des bâtiments techniques municipaux des années 1970. Les premiers habitants s’installent depuis mi-mai après six ans de travaux, le premier commerce vient d’ouvrir en juin. Francfort invite les touristes saoudiens à venir visiter ce nouveau quartier[2], avant l’inauguration officielle prévue du 28 au 30 septembre.
Image du haut : Extrait de la Carte routière des Alpes, 1890, 14e corps d’armée.
Briançon, Bardonecchia, des lieux de cartes postales connus pour leur air pur, la qualité de la lumière et les pistes enneigées, changent de colonne dans la presse. Les voici dans les pages politiques et qui plus est assortis d’une rénovation totale de leur vocation.
1- Tu peux être invincible, si tu ne t’engages dans aucune lutte, où il ne dépend pas de toi d’être vainqueur. 2- Quand tu vois un homme revêtu d’honneurs extraordinaires ou d’un grand pouvoir ou de toute autre illustration, prends garde de le proclamer heureux et de te laisser emporter par ton idée. Si la substance du bien est dans les choses qui dépendent de nous, il n’y a pas de place pour l’envie ni pour la jalousie ; et toi-même, tu ne voudras pas être stratège, prytane ou consul, tu voudras être libre. Or il n’y a qu’une route pour y arriver, mépriser ce qui ne dépend pas de nous.
La preuve par les cartes : le sillon lorrain de Nancy à Trèves et Sarrebruck et au-delà jusqu’à Francfort ressort comme aire métropolitaine transfrontalière bien structurée, où les effets de seuils sont réduits bien en deçà de l’heure pour accéder à une ville de plus de 50 000 habitants.