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Persistance rétinienne : ces précieux panneaux qui jalonnent nos routes

Allons d’un point A à un point B, durant ce trajet, représenté par une ligne sur nos cartes, le paysage porteur de messages défile sous nos yeux.
De part et d’autre de la route, il y a l’espace rural, urbain, péri-urbain/pré-urbain en composition et recomposition permanente au gré des décisions politiques et économiques, individuelles et collectives. Ici la terre juste retournée derrière des dessins d’architectes par delà de nouveaux ronds-points : la ville s’étend. Là une usine tout juste fermée raconte son sommeil par l’ampleur de vastes parkings vides. Le long d’autres routes, les jeunes pousses envahissent des coteaux jadis pâturés, plus loin nous verrons d’immenses hangars et tracteurs.
Tous ces paysages nous racontent les grands équilibres et déséquilibres, ils sont fabriqués par nos choix individuels et collectifs. Il suffit d’ouvrir les yeux et de lire l’étendue alentour pour comprendre non seulement où nous sommes, mais aussi le mouvement en cours, la dynamique, notre temporalité.

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Blog au vert

La tête dans le ciel…

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« Les voyageurs et le platane », la revanche

Les voyageurs et le platane, fable d’Esope (620 av J.C. – 564 av. J.C.)

En été, vers l’heure de midi, deux voyageurs, fatigués par l’ardeur du soleil, ayant aperçu un platane, se réfugièrent sous ses branches et, s’étendant à son ombre, se reposèrent. Or, ayant levé les yeux vers le platane, ils se dirent l’un à l’autre : « Voilà un arbre qui est stérile et inutile à l’homme. » Le platane prenant la parole : « Ingrats, dit-il, au moment même où vous jouissez de ma bienfaisance, vous me traitez d’inutile et de stérile. »

Il en est ainsi chez les hommes : certains sont si malchanceux que, même en obligeant leurs voisins, ils ne peuvent faire croire à leur bienfaisance.

Photo du haut : Cliché pris à Mallemort le 16 juillet 2017 et non retouché d’un tronc de platane digérant en toute quiétude un panneau d’interdiction de stationner. Ce platane est situé au 41 avenue des Frères Roqueplan.

Sophie Clairet

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Envie de fraîcheur ? Eaux des rivières & eaux de baignade

Par ces fortes chaleurs, il est tentant de piquer une tête dans la rivière sans attendre le Big-Jump du 9 juillet ou la grande transhumance vers la mer. Pour choisir son point d’eau, voici une présentation simplifiée de quelques outils très complets.

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Sur le chemin de la Montette, la paix en vraies couleurs

Sur la route de la Montette au Roux d’Abries, le 20 avril 2017. Cliché Sophie Clairet

Sur la route de la Montette le 20 avril 2017. Le Bric Froid parsemé de neige est une frontière qui a su laisser passer la paix, le sel et autres richesses. (Seule ombre au tableau, les bombardements commis par les Allemands en 1944, mais eux n’étaient pas du coin et ont brûlé depuis leur batterie du col la Mayt ce que les voisins italiens n’avaient sûrement pas touché). Ce banc donne vers la vallée, de là sont venus se réfugier des Vaudois fuyant les guerres de religion qui faisaient rage dans le royaume de France. Aujourd’hui le hameau du Roux vidé de ses forces vives, happées par l’appel de la modernité à Saint-Auban, Marseille, Grenoble, Lyon… après avoir été évacuées durant la Seconde guerre mondiale, est fier d’accueillir une famille de réfugiés syriens chassés par la guerre.

Sophie Clairet. En hommage à ma grand-mère née au Roux d’Abriès, à sa grandeur d’âme.

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Depuis Ithaque, de port en port

MAJ 19 juin 2018 :

cartotelling

6 janvier 2017 :

Trajectoire personnelle (hors indication des voyages d’agrément qui pourtant nourrissent aussi le regard), réalisation Sophie Clairet, janvier 2017

Sophie Clairet

 

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Meilleurs vœux pour 2017

Vue sur Marseille depuis la digue du Berry (voir ici).
Cliché & montage Sophie Clairet, décembre 2017.

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Tout le bleu du ciel et des balcons sur Marseille

Images inspirées par l’archipel du Frioul (1). Bleu de la mer, bleu du ciel, pierres blanches aux flancs du site le plus sec de métropole, à seulement deux milles nautiques de la troisième aire urbaine de France. Sur cet archipel, les forts et les batteries militaires érigés depuis François Ier composent aujourd’hui de sauvages balcons sur la Méditerranée.
Il fallut jadis arrêter les barbaresques, protéger Marseille comme la surveiller, mettre en quarantaine les navires et empêcher les ennemis d’accoster. Sur ce dernier bastion de nature sauvage aux portes de Marseille, la quiétude relègue la guerre bien loin en Orient, mais les pierres parlent encore de contrôle et de blessures de paix. Pour le pire mais aussi pour le meilleur. Il n’est pas interdit de penser qu’en effet le statut de terrain militaire les aura protégées d’un bétonnage touristique intensif et que la présence de forts en aussi grand nombre sous une aussi belle lumière offre le mérite de faire méditer sur l’art et la manière de faire la paix.

Depuis l’île de Pomègues sur l’archipel du Frioul, vue sur les Goudes (langue de terre qui s’abaisse dans la mer à gauche du cliché) et l’île Maïre, autrement appelée île Peyro (2). Cliché Sophie Clairet, décembre 2016.

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Incendies à Marseille : une nature à fuir ?

La nature se glisse partout, depuis les pavés des rues, entre les voies jusqu’au long des rambardes. Pour reprendre au sens propre l’une des expressions fétiches de ce grand monsieur, Roland Warion (1), « la nature a horreur du vide ». Sur ces clichés, la nature occupe le vide béant laissé par les jeux de pouvoirs entre entreprises de concession d’autoroutes, État délaissant les nationales, Conseil départemental récupérant avec les routes un bébé mal débarbouillé, communes à la traine en matière de nettoiement. Et elle l’occupe avec ampleur car les arrêtés préfectoraux de débroussaillement de 2014 et 2015 (2) ne sont manifestement pas respectés dans ces espaces qu’aucune autorité ne se précipite pour entretenir. Si par jour de fort Mistral, la plupart des massifs sont interdits au public, un jour pourrait logiquement venir où les entrées et sorties de ville le seront également. En toute logique, elles devraient déjà l’être tant les courageux qui arpentent la garrigue par plus de 30° à l’ombre se font rare depuis la fin des troupeaux et des bergers dans les collines en comparaison des milliers d’automobilistes qui se pressent sur ces bitumes gagnés par une nature mal entretenue.