Voici le point de vue de Claude et Lydia Bourguignon et quelques propositions pour la terre et le sol, en décalage avec les pratiques actuelles. Le débat est a priori sans fin… : Pourrait-on produire autant ?, Pourrait-on nourrir la planète ?, et accessoirement, Pourrait-on conserver un « Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire » ? (1).
Sophie Clairet
Image du haut : Couverture du rapport de la FAO sur le gaspillage alimentaire.
Note
(1) « Le volume total de nourriture perdue ou gaspillée chaque année est équivalent à plus de la moitié de la production céréalière mondiale (2,3 milliards de tonnes en 2009-2010). », FAO.
La France quitterait le Conseil de sécurité des Nations Unies pour adopter un statut de neutralité. Une fiction sans prétention pour se projeter dans l’avenir et laisser imaginer une vision politique qui tienne compte du contexte avant de réfléchir aux moyens. Le monde a changé, la troisième mondialisation, selon les termes de Laurent Carroué, est celle de la montée des Suds.
La santé dépend du bon fonctionnement du système endocrinien, qui régule la sécrétion d’hormones essentielles au métabolisme, à la croissance, au développement, au sommeil et à l’humeur – liste non-exhaustive. Le 19 février 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE) publient State of the Science of Endocrine Disrupting Chemicals, rapport présentant les effets des perturbateurs endocriniens (PE) sur la santé et insistant sur la nécessité de mieux connaître ces produits. Quelques jours plus tard, les autorités chinoises reconnaissent l’existence de villages du cancer. En Europe, premier marché mondial de l’industrie chimique, les entreprises se préparent à la nouvelle phase de Reach : il leur est demandé d’enregistrer des substances chimiques produites dans de faibles volumes (100 à 1000 tonnes/an). Le cocktail enjeux de santé publique-industrie sur fond de crise et de chômage nous accompagne en ce début d’année. Voici quelques éléments de langage, en images et en cartes.
Carte mise en ligne le 10 octobre par Reliefweb, portail d’information sur les situations d’urgence humanitaire, de l’United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA).
Selon Maplecroft, l’indice de risque d’insécurité alimentaire a été développé comme un baromètre destiné aux gouvernements, ONG et entreprises afin qu’ils identifient les pays sujets à la famine à des troubles sociaux suite aux pénuries alimentaires et aux fluctuations des prix. Maplecroft obtient ces résultats en évaluant la disponibilité, l’accès et la stabilité des approvisionnements alimentaires dans 197 pays, ainsi que l’état nutritionnel et la santé des populations.
Aina*, une trentaine d’années, mariée, deux enfants, employée près de Paris. Ce récit est présenté au titre de témoignage. Il offre un regard tout à fait subjectif, celui d’une personne de l’élite malgache « réfugiée » en France et qui a « tout perdu ».
Voici son récit
« Je suis arrivée en France en 2009. Ma famille est restée à Madagascar et je ne l’aie plus vue depuis. Je leur parle au téléphone, ils me disent que les choses empirent, que des bandes rançonnent tout le monde et que même pour des vacances, revenir les voir serait trop risqué. Alors même si ce pays est merveilleux, un bijou de la nature, pour notre semaine de vacances cet été, nous prendrons au dernier moment un voyage dans un club en Méditerranée. Ce sera moins cher. Là bas, j’avais une grande maison, je ne travaillais pas, mes enfants allaient à l’école française. Mon mari travaillait pour un groupe français qui le payait très bien. Puis il y a eu le coup d’État. Le président précédent avait fait de bonnes choses. Mais un jour, il a vendu des terres à des Chinois** et s’est acheté un avion privé avec cet argent. Ce président faisait de bonnes choses pourtant, mais vous savez comment sont les présidents. Depuis, le pays n’est pas dirigé, on a un jeune président par intérim et il s’accroche, il ne veut plus lâcher le pouvoir. Depuis, c’est la violence, on kidnappe, on rançonne. Le groupe français qui employait mon mari est reparti. On avait peur pour nos enfants, surtout parce qu’on faisait partie de ceux qui avaient un peu réussi, alors on est venus en France. Je suis arrivée avec une valise, j’ai tout laissé. Heureusement mes enfants étaient allés à l’école française et travaillaient bien, ils ont pu s’adapter à l’école ici. Mais c’est dur de tout recommencer, de vivre dans du béton alors que là bas c’était si beau. Ici on mange du plastique, là bas vous ramenez le poulet vivant du marché. Le poisson est frais. Il y a tout à Madagascar pour que ce soit un paradis, et c’est la misère et la violence. Il reste les Chinois et les Indiens, ils font du business. Maintenant les Chinois parlent le malgache. L’école française où allaient mes enfants a fermé ».
Propos recueillis par Sophie Clairet, le 10 juillet 2012.
Image du haut : Belo-sur-Mer pirogue, par Franck Vervial sur Flickr.
* le prénom a été modifié. ** Cette personne se réfère à la vente de terres arables à l’entreprise sud-coréenne Daewoo, laquelle n’a pas eu lieu mais le scandale généré a participé à la chute du président Marc Ravalomanana.
Les infrastructures critiques japonaises localisées sur la côte nord-est ont été directement ou indirectement affectées par le séisme et/ou le tsunami du 11 mars 2011. Les effets directs, liés aux ondes au moment du séisme et au tsunami ne semblent pas avoir porté gravement atteinte aux centrales nucléaires (structure parasismique). En revanche, les perturbations du réseau électrique alimentant certaines centrales seraient à l’origine d’un dysfonctionnement du processus de refroidissement ayant in fine conduit à des explosions. Le 13 mars, quatre centrales nucléaires avaient subi d’importants dommages. Après l’évacuation des zones avoisinantes, les populations étaient appelées à rester confinées chez elles.
Sophie Clairet
(Article publié le 13 mars 2011 sur www.diplomatie-presse.com, le site historique du magazine Diplomatie).
Le 11 mars 2011, à 02h46 heure locale (05h46 GMT), un séisme de magnitude 8,9 (magnitude réévaluée à 9,0 le 13/03, ndlr) sur l’échelle ouverte de Richter a frappé la côte est du Japon, à 38,3° de latitude Nord et 142,4° de longitude Est. L’épicentre se situait à 130 kilomètres à l’est de Sendai, et 373 kilomètres au nord-est de Tokyo. Si les mesures initiales sont confirmées, ce sera le cinquième plus grand tremblement de terre depuis 1900 et le pire de l’histoire du Japon.
Cette carte montre l’emplacement du séisme ainsi que les ondes précurseurs (lignes en pointillés) et les répliques (traits pleins). La taille de chaque cercle représente la magnitude du séisme associé. La carte comprend également des données d’élévation altimétrique de la mission de la Shuttle Radar Mission (NASA) et bathymétriques du British Oceanographic Data Center.
Selon l’US Geological Survey (USGS), le séisme s’est produit à une profondeur de 24,4 km sous le plancher océanique. Le séisme du 11 mars a été précédé par une série d’ondes précurseurs le 9 mars, dont un séisme de 7,2. L’USGS estime que ces séismes résultent d’une faille inverse sur ou à proximité de la zone de subduction entre les plaques tectoniques. Le séisme du 11 mars a généré un tsunami qui a déferlé sur les côtes du Japon et des ondes à travers l’ensemble du bassin du Pacifique. La forme en croissant des baies et les ports, comme ceux près de Sendai, ont pu jouer un rôle dans la focalisation des ondes à l’approche du rivage. En outre, la faible altitude et la planéité d’une grande partie du littoral japonais rendent de nombreux secteurs particulièrement vulnérables aux tsunamis. L’Agence météorologique japonaise a signalé des vagues atteignant des hauteurs maximales de 4,1 mètres à Kamaishi à 15 h 21 (6 h 21 GMT), 7,3 mètres à 15 h 50 (6 h 50 GMT) à Soma, et de 4,2 mètres à 16 h 52 (7 h 52 GMT) à Oarai. L’U.S. Pacific Tsunami Warning Center (PTWC) a rapporté une vague d’une hauteur maximale de 2,79 mètres à une station d’observation d’Hanasaki sur l’île d’Hokkaido, à 3 h 57 heure locale (6 h 57 GMT).
Autres rapports du PTWC
1,27 mètre à 10 h 48 GMT, à l’île de Midway. 1,74 mètre à 13 h 72 GMT à Kahului, Maui, Hawai 1,41 mètre à 14 h 09 GMT à Hilo, Hawaï 0,69 mètre à 15 h 42 GMT à Vanuatu 1,88 mètre à 16 h 54 GMT à Port San Luis, en Californie 2,02 mètres à 16 h 57 GMT à Crescent City, en Californie
(Article publié le 23 mars 2011 sur www.diplomatie-presse.com, le site historique du magazine Diplomatie mis hors-ligne en janvier 2017 par son éditeur)
Références
Japan Meteorological Agency (2011, March 11). Latest Tsunami Information. Accessed March 11, 2011. Pacific Tsunami Warning Center (2011, March 11). Tsunami Messages for the Pacific Ocean. Accessed March 11, 2011. U.S. Geological Survey (2011, March 11). Magnitude 8.9 – Near The East Coast of Honshu, Japan. Accessed March 11, 2011. » NASA.
L’éruption du volcan islandais Eyjafjöll fait réapparaître le débat sur les typologies de volcans et leur dangerosité. En termes d’anticipation des aléas et de gestion des effets humains et économiques, il est important de saisir les nuances entre les différents volcans et d’intégrer leur localisation. On doit aux volcans explosifs (1) de rejeter dans l’atmosphère des tonnes de cendres, et aux volcans effusifs (2) de déverser vers les villes et villages des langues de lave. Il s’agit de deux types de risques bien distincts, mais un volcan peut très bien être explosif puis effusif (à l’explosion suit la coulée de lave). Dans sa phase explosive, le volcan Eyjafjöll concerne quasiment l’ensemble de l’Europe à la fois sur le plan des activités aériennes et des effets climatiques et sanitaires. Dans sa phase effusive, il ne devrait concerner que la société islandaise.
Fonctionnement des volcans explosifs ou « gris »
À la différence des volcans basaltiques, dont la fluidité de la lave permet une purge régulière et une régulation de la pression, les volcans andésitiques ou « gris » présentent une lave visqueuse au comportement plus explosif. Les explosions volcaniques les plus fortes concernent ce type de volcans (3).
Où trouver des volcans « gris » ?
Ces volcans se localisent sur les zones où le magma est riche en silice, ce qui est le cas dans les zones de subduction, et notamment la « ceinture de feu du Pacifique. » Dans le cas de l’Islande, localisée sur une zone où les plaques divergent, le magma du volcan Eyjafjöll est plutôt basaltique (4). Mais il s’agit d’un point chaud du monde, dont l’activité volcanique est régulière et qui comprend à peu près tous les types de volcans. Le magma présent dans la chambre magmatique s’est chargé en silice en vieillissant : bien que localisé dans une zone basaltique, le volcan est dès lors entré en éruption sous une forme explosive.
Le volcan ne crache que 50 tonnes de magma par seconde contre plusieurs millions pour le Pinatubo. La durée de la forme explosive du volcan sera déterminante pour envisager les conséquences humaines et économiques. Un retour à une forme effusive est tout à fait possible avec la fonte des glaces. Une installation durable de la forme explosive engagerait en revanche d’autres effets : en 1783, le volcan Laki a rejeté des fumées volcaniques durant 8 mois.
Notes :
(1) le magma est riche en silice (2) le magma est riche en basalte (3) échelle VEI (4) ce qui alimente d’ailleurs les nombreux débats actuels sur la pertinence d’une définition stricte entre les volcans gris et les volcans rouges