Une doctorante qui commençait une recherche de géographie sur les images de paysages à l’écran a demandé ma thèse en 2017, dans un commentaire sur GeoSophie. J’ai assemblé quelques fichiers permettant une recherche par mots clés, tout en m’excusant de ne pas avoir de possibilité de transmettre les figures. Pas de trace « numérique ».
Étiquette : Représentation
Henri Dou, Philippe Clerc et Alain Juillet publient L’Intelligence économique du futur[1] en deux tomes, le premier dédié à Une nouvelle approche stratégique et opérationnelle, le second Une nouvelle approche de la fonction information. Les trois regards sont complémentaires, Henri Dou apportant son expertise à l’interface du monde universitaire – création du CRRM (Centre de Recherches Rétrospectives de Marseille) et du premier DEA de veille technologique -, Philippe Clerc celle de l’infatigable arpenteur depuis le monde francophone jusqu’aux Chambres de commerce, Alain Juillet l’approche sensible des dessous des cartes. Et encore ces quelques mots ne sauraient réduire plus de 100 ans d’expérience d’intelligence économique cumulés. Trois regards, deux tomes, et au final un objet du futur… Explications
Allons d’un point A à un point B, durant ce trajet, représenté par une ligne sur nos cartes, le paysage porteur de messages défile sous nos yeux.
De part et d’autre de la route, il y a l’espace rural, urbain, péri-urbain/pré-urbain en composition et recomposition permanente au gré des décisions politiques et économiques, individuelles et collectives. Ici la terre juste retournée derrière des dessins d’architectes par delà de nouveaux ronds-points : la ville s’étend. Là une usine tout juste fermée raconte son sommeil par l’ampleur de vastes parkings vides. Le long d’autres routes, les jeunes pousses envahissent des coteaux jadis pâturés, plus loin nous verrons d’immenses hangars et tracteurs.
Tous ces paysages nous racontent les grands équilibres et déséquilibres, ils sont fabriqués par nos choix individuels et collectifs. Il suffit d’ouvrir les yeux et de lire l’étendue alentour pour comprendre non seulement où nous sommes, mais aussi le mouvement en cours, la dynamique, notre temporalité.
… Dans quel pays est-on le plus heureux ? Où vit-on le mieux ?… Quelle ville offre les meilleures chances de réussite ? Où vos enfants bénéficieront du meilleur cadre ?…
Ces questions ont débordé les Unes de la presse pour constituer une arme d’influence dans la concurrence qui se joue à toutes les échelles entre territoires pour attirer les innovations de rupture et les habitants les plus prometteurs. Et ce sont des pays européens qui font la course en tête.
Au-delà des guerres économiques, ces classements interrogent notre modèle de société : identifier un territoire par sa marque de bonheur pourrait être érigé en « paradigme démocratique ultime ». Le choix de la citation de Shimon Peres en introduction de Best countries. Defining Success and Leadership in The Twenty-First Century en fait la preuve : « Global brands fight discrimination by definition … they have to appeal to everyone. It doesn’t make a difference who you are. They get elected every morning … they are the ultimate democratic paradigm. »[1]
Les extraits sélectionnés concernent l’Espagne et en particulier la Catalogne. La présentation des télévisions régionales du reste de l’arc méditerranéen a été retirée. Intérêt : éclairer l’une des données du processus de normalisation de la culture catalane. Texte extrait de ma thèse soutenue en 2000. Ni le texte ni les titres n’ont été modifiés.
Depuis Ithaque, de port en port
MAJ 19 juin 2018 :
6 janvier 2017 :
Sophie Clairet
Scène de jeu pour paysage de guerre
Sur mon ordinateur, en fond sonore les milliers d’émissions sur Charlie. Je me souviens de l’an passé. Et soudain, je comprends ce qui m’a gênée dans le documentaire « Cellule de crise », Attentats 2015 : dans le secret des cellules de crise diffusé dimanche sur France 2. Il manque un acteur.
Parties civiles
Une pensée émue pour ces petites victimes oubliées, nos enfants que l’on enferme. Leur horizon se réduit, quels mondes découvriront-ils au-delà des tablettes. En ferions-nous des drones ?
Je pense à ceux-là que l’école ne conduisait déjà plus dans les musées, devenus inaccessibles. Comment organiser un transport en toute sûreté ? Trop compliqué. C’était pourtant si chouette de s’y rendre avec les copains et le professeur. On apprenait autrement, on touchait l’Histoire, on traversait le savoir, on y cheminait comme dans un paysage. Au retour, on se jetait sur ces « mille » photos toutes un peu ratées. Mais on les a gardées, elles sont palpables et bien réelles, en provenance de ce temps des pellicules développées.
Aujourd’hui, un bien triste sanctuaire gagne un cran insoupçonné tant il est loin du bruit et du fracas. Il se laisse saisir dans le carnet de correspondance d’un petit collégien (voir photo).
Nos enfants ne connaitront donc pas cette plongée en débrouillardise qu’était de passer sans papa ni maman une ou deux semaines dans un autre pays, d’y assister à des cours en langue étrangère en vivant dans une famille qui ne parlait pas un mot de français, le tout gratuitement et pour tout le monde. Car tout se passait au sein de l’école de la République avec ses professeurs, et non dans une colonie pour gens de bien.
Le correspondant, ce copain était toujours un peu « forcé » : on apprenait à « faire avec », on touchait concrètement ces différences de cultures qui commencent à la frontière. Voilà, à l’heure où tout est à portée de main, lui aussi devient inaccessible.
Je me souviens de mon bonheur d’avoir connu tout cela. Nos enfants peuvent bien se porter parties civiles des replis que nous leur édifions. Dans le plus grand silence, sans caméra, sans pleur ni grand stratège, nous enfermons notre avenir. Il ne peut pas le savoir, lui qui nous fait confiance.
Sophie Clairet
Bain de forêt au bord du Loing
Ce qu’est un bain de forêt au Japon
Le terme de Shinrin-yoku (bain de forêt) fut inventé par le ministère nippon de l’Agriculture, des Forêts et de la Pêche en 1982. Une étude académique japonaise démontre les bienfaits de la Nature, plus précisément les effets physiologiques de la forêt ont leurs chiffres et leurs graphiques.
Le pays du soleil Levant accrédite plus de 40 forêts pour leur valeur anti-stress.
D’un océan à l’autre, la pratique du Shinrin-yoku et l’intérêt pour une valeur thérapeutique de la Nature gagnent les États-Unis. L’État de New-York documente d’ailleurs une corrélation entre disparition des frênes suite à une attaque de parasites et hausse des décès suite à des affections pulmonaires.
Opportunité de ce hors-sujet
Un petit clin d’œil à la « forêt japonaise » mise à l’honneur dans le film The Sea of Trees présenté au Festival de Cannes ces jours-ci. Le film est tourné au pied du Mont Fuji à Aokigahara, forêt tristement célèbre pour les dizaines de suicidés par an que la Police y retrouve.
Pour aller plus loin
- 3- L’étude scientifique japonaise citée dans de nombreux médias : The physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the forest atmosphere or forest bathing): evidence from field experiments in 24 forests across Japan
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2793346/ - 2- Un prolongement aux États-Unis : New-York State Department of Conservation
http://www.dec.ny.gov/lands/90720.html - 1- Penser à aller se balader en forêt pour de vrai, sans attendre des statistiques et des études académiques.
Sophie Clairet
Image du haut : Un samourai espagnol pionnier du Shinrin-yoku en Europe (image Wikipedia)