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Echanges mondiaux : la carte des bouts du monde de la lenteur

Une semaine de retard dans les expéditions réduirait le volume des exportations de 7 % (jusqu’à 26 % dans certains cas) ou augmenterait de 16 % le prix livré des marchandises (1). Relayant ce constat, l’OMC propose une carte du temps nécessaire pour l’exportation de marchandises. Voilà une nouvelle manière d’approcher les « bouts du monde », sous l’angle de la lenteur et non de l’étendue.

Temps-OMC

Lien vers le Rapport sur le commerce mondial 2013, site de l’OMC

Remarques

Cette carte mériterait une déformation par anamorphose afin de réduire l’effet de masse – sauf à prouver que dans les États très grands, le temps de production est identique en tous points. Toutes choses étant égales par ailleurs (les marchandises exportées n’étant pas les mêmes depuis la Chine ou l’Afrique), il est intéressant de voir que l’espace de production africain, y compris le Sahara, s’en tire mieux en vitesse que la Chine ou la Russie. Tout aussi étonnant à travers cette représentation, le Nigéria, champion de la croissance africaine dans d’autres publications (Banque mondiale notamment), et ses voisins du littoral s’en tirent moins bien ou pas mieux que l’Afrique enclavée. Il faut remonter jusqu’au Sénégal et au Maroc pour trouver les champions de la rapidité sur ce continent. La causalité de l’enclavement géographique prend davantage de sens en Amérique du Sud mais ne joue en rien par contre s’agissant de l’Italie ou de la Grèce (voir sur la carte infra où les principales routes maritimes ont été ajoutées).

Temps-OMC_2

Il ne faudrait pas sur-interpréter cette carte en transformant les champions de la vitesse en systèmes performants (certains n’exportent peut être pas grand chose) et ceux de la lenteur en systèmes dépassés (ils croulent peut être sous les commandes). Ajoutons donc la carte des échanges mondiaux pour équilibrer le sujet.

Parts-OMC

L’OMC indique à propos de ces cartes : « Ce qui saute immédiatement aux yeux en regardant la carte des flux commerciaux, c’est la place centrale de l’Asie dans le commerce interrégional. Les trois plus importantes relations bilatérales dans le commerce mondial en 2011 étaient les relations entre l’Asie et l’Europe (8,8 % du commerce mondial en 2011), entre l’Asie et l’Amérique du Nord (7,8 % du commerce mondial) et entre l’Asie et le Moyen‑Orient (5,1 % du commerce mondial). »

On peut se demander quelle serait cette centralité de l’Asie, si les expéditions n’étaient pas frappées de lenteur et si cette lenteur est l’une des conséquences de la centralité (les limites du systèmes sont en vue ?).

Sophie Clairet

Image du haut : Cliché par Robert Thomson sur Flickr

Notes

(1) OMC, Rapport sur le commerce mondial 2013, p. 187.

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Islande, ressources de la conférence – Festival de géopolitique de Grenoble

Voici les documents présentés à l’Institut de géographie alpine dans le cadre du Ve Festival de géopolitique et de géoéconomie de Grenoble, en conférence « L’Islande en résistance ». Le titre fut choisi par les organisateurs, je l’ai accepté et j’ai adapté mon approche en conséquence. Au lieu de présenter les atouts et stratégies islandaises à travers des données de base, le sujet devait intégrer cette notion de « résistance » : j’ai donc rencontré des diplomates islandais en France et intégré des représentations extérieures – notamment FMI, médias et groupes politiques français.

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Données sur les conflits : qui, où, comment…

La course à la prévision et à l’anticipation sur des événements concerne tous les acteurs du jeu international, des Nations Unies aux firmes implantées à l’international en passant par les médias et les chercheurs. Savoir avant les autres rapporte gros, en contrats, en vies humaines, en renommée. Rien de nouveau, aux oracles, Nostradamus et psychohistoriens (1), il faut désormais ajouter les « big-dateurs ».
Parce qu’elle est née en Europe et a reçu le soutien de la DG Recherche de la Commission européenne, qu’elle figure aujourd’hui comme l’une des – sinon LA – bases de données de référence en matière de conflits en Afrique, l’Armed Conflict Location & Event Dataset (ACLED) mérite un petit détour.

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Catastrophes naturelles & déchets toxiques

Destruction après le passage du typhon. Cliché ECHO.

Somalie 2005, petit rappel. Les images des Philippines après le passage de Yolanda (1) montrent un paysage parsemé de débris. Constructions humaines et plus généralement tout ce qui n’a pas résisté aux rafales de vent et aux vagues composent autant de déchets qui compliquent pour les victimes l’accès aux ressources et pour les secours l’accès aux victimes. A l’épineuse gestion de ces déchets visibles qui résultent directement du typhon, s’ajoute celle des déchets toxiques susceptibles de se diffuser. (Destructions après le passage du typhon Yolanda. Cliché EU Humanitairian Aid and Civil Protection sur Flickr.)

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Collecte de dons pour l’HIIK : aidez à réaliser des innovations en polémologie

Chaque année, l’Institut pour la recherche sur les conflits internationaux (HIIK) publie le baromètre des conflits qui permet de suivre l’évolution des conflits politiques dans le monde sur une base méthodologique cohérente depuis 1945. Accessible en ligne, le Conflictbarometer est un outil unique : chaque conflit est expliqué sous forme de fiche normalisée d’une demi-page environ comprenant des indicateurs et un court texte factuel (acteurs, actions, objets, intensité). L’ensemble est cartographié à l’échelle nationale et infra-nationale, la méthodologie est détaillée.

Disposer d’une documentation universelle constitue le point de départ de toute résolution de conflit. Les chercheurs, qui sont tous des bénévoles, ont pour motivation de partager la connaissance sur les conflits violents et non-violents. L’institut examine tous les conflits politiques – quel que soit leur poids médiatique.
Ayant des idées innovantes mais pas suffisamment de moyens financiers pour les réaliser, l’HIIK a lancé une vaste campagne pour collecter des dons. Cette campagne se déroule jusqu’au 31 décembre 2013 et vise une somme de 32 000 euros. Ce montant est évalué notamment sur la base d’une offre proposée par une société informatique.

Les innovations visent à

– Simplifier le processus de rédaction de la publication ;
– Faciliter le travail des chercheurs ;
– Améliorer la qualité de la publication ;
– Présenter des résultats avec des cartes interactives sur le site Internet ;
– Publier le baromètre des conflits quelques semaines plus tôt.

Simon Ullrich (membre du comité directeur, chef du groupe « Conflits au Moyen-Orient et au Maghreb ») et Laura Schelenz (chef du groupe « Conflits en Amérique), en charge de la collecte des dons. (Cliché HIIK)
Simon Ullrich (membre du comité directeur, chef du groupe « Conflits au Moyen-Orient et au Maghreb ») et Laura Schelenz (chef du groupe « Conflits en Amérique), en charge de la collecte des dons. (Cliché HIIK)

Si vous pensez que ce projet porté par de jeunes chercheurs est une initiative qui mérite d’être aidée, n’hésitez pas à la soutenir. Chaque don contribue à faire de la campagne un succès et à réaliser des innovations, au moins partiellement.
Vous trouvez plus d’informations sur le site internet www.hiik.de (allemand) www.hiik.de/en (anglais).

Coordonnées bancaires

Sparkasse Heidelberg
IBAN : DE71 6725 0020 0002 4069 50
SWIFT-BIC: SOLADES1HDB

Vous pouvez également adresser votre don sur le site Internet par Paypal.
Indiquez le mot « don » dans la référence.
En outre, si vous souhaitez recevoir une confirmation de votre don, indiquez soit votre email soit votre adresse pour que l’HIIK puisse vous envoyer la confirmation. En signe de remerciement, l’HIIK indiquera votre nom dans le Conflictbarometer 2013 et sur le site Internet si vous précisez « oui » dans la rubrique référence (sans indiquer le montant des dons). La protection de vos données personnelles est importante. L’HIIK utilise ces données dans le respect des règles de confidentialité.
Si vous avez des questions ou des remarques n’hésitez pas à adresser un e-mail à fundraising@hiik.de. Les personnes responsables de la collecte des dons sont Simon Ullrich (membre du comité directeur, chef du groupe « Conflits au Moyen-Orient et au Maghreb ») et Laura Schelenz (chef du groupe « Conflits en Amérique).

Texte de Simon Ullrich et Laura Schelenz, mis en ligne par Sophie Clairet

Image du haut : Logo de la campagne d’appel aux dons de l’HIIK. (Droits HIIK)

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Articles Récits

EUROTAN ? Visions européennes de la défense et de la sécurité en question

« Si les Européens veulent conserver leur capacité autonome de rester en paix, il faut qu’ils récupèrent leur capacité autonome d’entrer en guerre » (Alain Joxe).

Voici le lien vers la conférence donnée à l’Hôtel de Ville de Lyon par Alain Joxe dans le cadre des Grandes conférences de la métropole le 17 octobre 2013. Directeur d’études honoraire à l’EHESS, président du Centre interdisciplinaire de recherches sur la paix et d’études stratégiques (CIRPES), il propose des clés de lecture critiques sur les risques pour l’Europe d’un alignement stratégique sur l’OTAN. Cette intervention stimule la réflexion sur l’évolution de la stratégie française à travers l’Histoire et sur ses plus récentes formulations (relations entre défense et sécurité, Livre blanc sur la défense et la sécurité nationaleetc.).

Sophie Clairet

Image du haut : Alain Joxe le 17 octobre 2013 à Lyon. (Image issue du film de la conférence)

Pour aller plus loin :
– Site de la Conférence
– Site du CIRPES

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Instantanés de la compétitivité « à la française »

L’indice de compétitivité régionale (RCI) publié en août 2013 entre dans sa phase de finalisation. L’étude provisoire (1) permet déjà d’éclairer les originalités françaises sur le plan des disparités entre la capitale et les régions les moins compétitives. Les plus optimistes, gageant que Paris « tire » le reste du pays, y verront la marque de l’excellence et de l’attractivité parisienne, les plus décentralisateurs celle de la permanence du clivage entre « Paris et le désert français » (2), les prospectivistes s’interrogeront sur les limites de l’antifragilité à la française (3).
Toujours est-il que la Commission européenne tire la sonnette d’alarme dans sa présentation : « Déjà dans l’édition 2010 du RCI, le manque de diffusion régionale était manifeste, surtout autour des capitales de certains pays de l’UE moins développés. Bien que la crise ait limité la croissance potentielle de la diffusion régionale, à moyen terme, celle-ci devra être renforcée. La compétitivité globale d’un pays dépend des performances de toutes ses régions et pas seulement de sa capitale. »

Sur l’indice de compétitivité régionale (RCI)

L’indice RCI est élaboré sur le modèle de celui du Forum économique mondial (l’index de compétitivité globale, GCI). Il tient compte de trois thématiques : les fondements (institutions, stabilité macro-économique, infrastructure, qualité de l’enseignement primaire et secondaire), l’efficacité (formation tout au long de la vie, efficacité du marché du travail, taille du marché) et l’innovation (innovation, capacité technologique…). Son objectif est de capter les différentes dimensions de la compétitivité à l’échelon régional pour réduire les inégalités de l’Europe dans son ensemble.

Deux images de l’index de compétitivité régionale

RegionalCompetitivnessIndex2013
(Cliquer ici pour accéder à la source)
Le graphique montre le profil de l’exception française : l’écart entre la région parisienne et la région la moins compétitive pourrait laisser penser au profil d’un pays en développement où la capitale draine les richesses sans les redistribuer et où les élites oublient leurs terroirs du 16 août au 13 juillet (4).

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La carte illustre les écarts entre les modèles des deux moteurs traditionnels de l’Europe, l’Allemagne et la France, qu’il ne faudrait pas simplement réduire au constat des histoires fédérale pour l’une et centralisée pour l’autre. Pour ne citer que quelques autres aspects, la forme des territoires, leur situation relative (la France est en grande partie un « finisterre » alors que l’Allemagne est un centre depuis l’élargissement), les densités et les réseaux jouent aussi un rôle important.

Les réseaux européens prioritaires

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(Cliquer ici pour accéder à la source)
Dans un contexte où l’écotaxe fait débat en France, voici la carte diffusée le 17 octobre 2013 par la Commission européenne montrant les dix axes de transports prioritaires. Pour la France, l’axe atlantique et l’axe méditerranéens pourraient contribuer à dynamiser certaines des régions les moins compétitives (représentées sur la carte précédente). Notons que le 1er port français, Marseille, ne développera pas son hinterland par les Alpes du Sud. Voilà le résultat d’années de concurrence entre Lyon et Marseille, entre Marseille et Nice, entre Gênes et Marseille, entre professionnels de la route et ceux du rail, entre écologistes et « bétonneurs » : un splendide axe Nord-Sud d’Amsterdam à Gênes en passant sous les montagne suisses. Tout est affaire de tractations et de rapports de force, y compris dans les vides d’une carte : le TGV Lyon-Turin est issu de l’enterrement en première classe du fret Marseille-Turin sous le Montgenèvre (5).

Intérêt pour GeoSophie

Contextualiser les conflits qui prennent en France une tournure régionale. Il serait dommage de se contenter de penser que les habitants de telle ou telle région ne s’intéressent qu’à leur petit intérêt personnel, ne sont que fous dangereux fonctionnant sur une base passionnelle. La carte des risques identifiés par la DATAR en 2000 (6) et les publications de la Commission sur l’index de compétitivité régionale concourent à faire réfléchir aux responsabilité de l’État et à l’intérêt de limiter le clivage Paris/province pour mieux soutenir l’ensemble des citoyens. Pour sa part, chaque citoyen a la possibilité et la responsabilité de prendre connaissance de ces schémas et grands desseins d’aménagement, d’y contribuer en adressant ses remarques et en demandant démocratiquement des comptes à ses élus.

Sophie Clairet

Image du haut : L’Europe vue de nuit, une image de la répartition des habitants en 2017. Cliché de Thomas Pesquet (© ESA)

Notes

(1) Avant prise en compte des avis et commentaires des citoyens européens qu’il était possible de transmettre en ligne grâce à un lien communiqué ici (http://ec.europa.eu/regional_policy/information/studies/index_fr.cfm#3) avant le 30 septembre 2013.
(2) Un clin d’œil à l’ouvrage publié en 1947, Paris et le désert français, par le géographe Jean-François Gravier.
(3) Terme utilisé par Nassim Nicholas Taleb, voir Antifragile: Things That Gain from Disorder, New York, Random House, 2012. L’ouvrage montre que les structures les plus antifragiles, c’est à dire à la fois capables de se remettre sur pied après un aléa (c’est à dire résilientes) et d’en sortir renforcées, sont décentralisées.
(4) Du 14 juillet au 15 août, transhumance estivale aidant, chacun retrouve ses racines et se souvient qu’il est « de quelque part ».
(5) Pour avoir consacré ma maîtrise de géopolitique aux projets de tunnels dans les Alpes du Sud dans la perspective de l’intégration européenne de la PACA (en 1995), je me permets de signaler ce « joli vide » aux observateurs qui trouveraient curieux que Marseille-Turin passe par Lyon.
(6) Présentée dans le billet Territoire, identité… Dix ans plus tard, l’embrasement ?

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Wanted ! Premières cartes des vers tueurs de lombrics

Troisième espèce de ver, nom inconnu, photos Jean-Lou Justine

Depuis l’appel à témoins lancé en avril 2013 sur le site du Museum National d’Histoire Naturelle, le Professeur Jean-Louis Justine a mis en place un site Internet dédié à la recherche et à la cartographie de ce ver tueur de lombrics. La carte mise en ligne permet de suivre le fruit d’une démarche associant lanceurs d’alertes et citoyens. (Cliché ci-contre : Troisième espèce de ver, nom inconnu, photos Jean-Lou Justine)

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Territoire, identité… Dix ans plus tard, l’embrasement ?

Aujourd’hui, la Bretagne se révolte, demain peut être d’autres régions ? La presse bruisse d’alertes lancées par la sous-direction de l’information générale de Rennes sur un risque de fronde explosive, et d’embrasement à d’autres régions comme « l’Alsace, le Pays basque et même la région niçoise »
Arrêtons les fausses surprises : ce « surgissement » de l’identité et du territoire en politique constitue l’un des symptômes les plus prévisibles de notre époque, en voici quelques-uns des ingrédients.